• Catastroïka : privatiser pour mieux régner

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    Comment piller l'Etat, le rendre inexistant et donc retirer au peuple toute liberté ? Il suffit de vendre les entreprises nationales à bas prix pendant la crise, faire payer aux contribuables les déficits et faire entrer les bénéfices dans les entreprises privées. C'est entre autres ce qu'explique le documentaire de Katerina Kitidi et Aris Chatzistefanou qui avaient déjà réalisé un film sur l'histoire de la dette grecque : Debtocracy (en français : La gouvernance par la dette).
    En partant de la situation actuelle en Grèce, des exemples ont été pris partout dans le monde : la Russie, l'Allemagne, les Etats-Unis, la France (avec Suez et Veolia pour l'eau parisienne).

    Catastroïka est donc la suite de la grande histoire du pillage de la Grèce (et de l'Europe). Vous le verrez dans la video suivante sortie le 26 avril dernier, sous-titrée en anglais (la version française n'existe pas encore). 

     

    Appuyez su "cc" pour obtenir les sous-titres français ou anglais.

     

    Si vous avez des difficultés à comprendre, Marina Rafenberg fait dans l'Express le résumé suivant :

     

    (...) Le documentaire, présenté par ses réalisateurs comme une source alternative d'information, revient sur les effets des privatisations dans plusieurs pays développés et sur ce qui attend la Grèce. Le pays est, en effet, sommé par la Troika (BCE/UE/FMI) de lancer un programme de privatisations afin d'alléger le poids énorme de sa dette. Les parts détenues par l'Etat dans les compagnies des eaux (Eydap-Eyath), pétrolière (Helpe), des Jeux (Opap), du groupe gazier (Depa) ont déjà commencé à être cédées à des groupes privés. 

    Le processus de privatisation est décortiqué par les journalistes. Selon eux, tout commence par une attaque du gouvernement et des médias contre les fonctionnaires, accusés de tous les déboires financiers du pays. Ensuite, les organismes publics sont volontairement laissés à l'abandon par l'Etat. Qui, enfin, vend ces entreprises publiques à un prix sous-évalué. 

    En Russie post-soviétique, en Allemagne de l'Est lors de la réunification, en Grande-Bretagne sous Margaret Thatcher, cette "méthode" a conduit à l'explosion du chômage et à une baisse de la qualité des services proposés. 

    La Grèce, rat de laboratoire de l'Europe?

    Interrogée dans le documentaire, Naomi Klein, journaliste canadienne, auteure de "la stratégie du choc" estime, quant à elle, que "ces politiques de libéralisation de l'économie ne sont pas liées à la démocratie. C'est des politiques qui ont été menées initialement par des dictatures", notamment par Augusto Pinochet au Chili. Dès lors, la thèse défendue dans le film est que la crise financière nuit gravement à la démocratie. 

    Le philosophe Slavoj Zizek, lui, soutient que la Grèce est utilisée comme un rat de laboratoire pour le reste de l'Europe dans les domaines financier et politique. Un nouveau type de gouvernement d'apparence démocratique, mais en réalité autoritaire, est testé en Grèce. Les politiciens soumis aux puissances financières mettent en place des mesures catastrophiques pour les peuples et brident leur capacité à se soulever. Luis Sepulveda et Ken Loach interviennent aussi dans le documentaire. 

    D'après les auteurs du film, le manque de volonté politique contribue à la destruction des services publics. Car, les privatisations répondent moins à des exigences économiques qu'à des positionnements idéologiques. Ainsi, rappellent-ils, la gestion de l'eau, à Paris, avait été confiée sous Jacques Chirac à un duopole, Suez et Veolia. Au changement de majorité à la mairie en 2001, la gestion est redevenue publique et les prix ont baissé. 

    Le message final adressé au peuple grec par les intervenants: "Résistez"!

     

    L'ultime message est celui de Cornelius Castoriadis (en 1990) qui cite Thucydide: il faut choisir entre la liberté et la tranquillité.

     

    Voir aussi
    Catastroïka.com : le site du documentaire
    Debtocracy : le site du documentaire
    Par solidarité, je suis grec!

    Grèce : coup d’État européen face au soulèvement populaire (cadtm.org)
    Catastroïka sur youtube
    Occupied London (informations sur la Grèce en anglais)
    Okeanews (informations sur la Grèce en français)
    En France, les mouvements d'opposition existent aussi (cliquez sur l'image) :
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  • Commentaires

    1
    Dimanche 29 Avril 2012 à 11:16
    Dornac

    La lutte finale sans les hommes politiques, c'est possible ? C'est sûr que les constats, le blabla ne remplissent pas les assiettes.

    2
    Dimanche 29 Avril 2012 à 14:02
    Ibenichou

    Ca fait plus de trois ans que l'on sait tout ça!

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    3
    Dimanche 29 Avril 2012 à 16:29
    Dornac

    Non ! Le Monde Diplomatique en parle depuis plus de 25 ans !

    Les réalisateurs ont sorti ce film jeudi dernier. Je suppose que le but est d'informer ceux qui ne sont pas au courant.

    4
    Dimanche 29 Avril 2012 à 16:37
    Dornac

    C'est peut-être un peu différent de ce qu'il se passe en Grèce (opposition Wallons/Flamands).

    5
    lizagrèce
    Jeudi 18 Avril 2013 à 09:29
    lizagrèce

    Il s'agit aussi que les états empruntent aux banques privées ce qui est un sacndale ...

    De quoi est fait la dette ? En grandes parts des  intérêts servis à ces institutions qui sont plus riches que les états eux-mêmes....

    Ceci étant, ici en Grèce, on en a un peu ras-le-bol de parler de la troïka. on sent bien que les gens s'essouflent et on envie d'autre chose que de ressasser les problèmes. Beaucoup de Grecs ferment les écoutilles. la campagne électorale ne fait guère recette et on prévoit une large abstention. Cela ne veut pas dire que les Grecs baissent les bras, bien au contraire, mais ils savent ce que valent les politiques et ils s'organisent en dehors de l'Etat.

    6
    lizagrèce
    Jeudi 18 Avril 2013 à 09:29
    lizagrèce

    Francjhemùent on a vu l'exemple de la Belgique. il n'y a pas eu de gouverment pendant 1 an et la Belgique n'est aps morte ...

    Ici, on les laisse dans leur cuisine (pas celle de Jupiter mais celle de Zeus) et on se débrouille comme on peut ...

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