-
Constantin Cavafis : C'est fini * Τελειωμένα
C'est fini
Dévorés de peur, assaillis de doutes,
l'esprit tourmenté et les yeux pleins d'horreur,
nous nous évertuons à chercher ce que
nous pourrions faire
pour écarter de nous le danger
inéluctable dont l'imminence nous terrifie.
Pourtant, nous nous trompons,
ce n'est pas lui sur le chemin ;
les renseignements étaient faux
(ou nous les avons mal entendus, ou mal compris).
Une autre catastrophe,
que nous n'avions pas imaginée,
fond subitement sur nous tel l'éclair
et à l'improviste
– trop tard, maintenant – nous emporte.Τελειωμένα
Μέσα στον φόβο και στες υποψίες,
με ταραγμένο νου και τρομαγμένα μάτια,
λυώνουμε και σχεδιάζουμε το
πως να κάμουμε
για ν' αποφύγουμε τον βέβαιο
τον κίνδυνο που έτσι φρικτά μας απειλεί.
Κι όμως λανθάνουμε,
δεν είν' αυτός στον δρόμο·
ψεύτικα ήσαν τα μηνύματα
(ή δεν τ' ακούσαμε, ή δεν τα νοιώσαμε καλά).
Άλλη καταστροφή,
που δεν την φανταζόμεθαν,
εξαφνική, ραγδαία πέφτει επάνω μας,
και ανέτοιμους
-πού πιά καιρός- μας συνεπαίρνει.Traduction de Dominique Grandmont,
in En attendant les barbares et autres poèmes, Gallimard, 2008.Κωνσταντίνος Π. Καβάφης, 1911 Athanasios Simoglou a mis en musique le poème, l'interprétation est de Sonia Theodoridou :
Tableau en tête d'article de Cleopatra Digka: Κραυγή (Cri de douleur)
Liens / Links :
Cavafis' website
Biographie de l'auteur
Constantin Cavafy (wikipedia)
English wikipedia
Cavafiscompupress.com (site en hommage à l'auteur
avec de nombreux poèmes en Grec et traduits en Anglais)Quelques poèmes de Cavafis sur ce blog
Tags : Constantin Cavafis, Cavafy, c'est fini, poésie grecque contemporaine, greek poetry, Καβάφης, Cavafis, Cavafy, poésie grecque
-
Commentaires
Oui, un thé glacé en plein hiver, c'est dur! Certains diront qu'il faut chasser le mal par le mal.
C'est un poème de l'angoisse. À une catastrophe en succède une autre plus réelle. Mais "le reste de notre vie", non, quand même ! L'angoisse présente peut cacher le bonheur futur, même en temps de crise.
Il faut que je trouve un poème plus lumineux de Cavafis, parce que là, je sens que la déprime s'abat lourdement, et unanimement. Je crois savoir qu'il reste toujours un fond de joie de vivre qu'il ne faut pas oublier, quoiqu'il arrive. Pour Cavafis, c'est dans la sensualité.4FANNYJeudi 18 Avril 2013 à 09:32Justement ..... "devores de peur et assaillis de doute" on passera le reste de notre vie........ c'est ecoeurant .
FANNY.
Ajouter un commentaire
Le thé a un goût d'effroi ce matin, mais c'est tellement beau ! Merci