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L'Express Scopelitis et la légende du capitaine au grand cœur
« Le petit cheval dans le mauvais temps
Qu'il avait donc du courage !
C'était un petit cheval blanc
Tous derrière, tous derrière !
C'était un petit cheval blanc
Tous derrière et lui devant (...) »
Paul Fort
Photo : semilia (internet)Un documentaire de 44 minutes de Manolis J. Kazamias, sous-titré en anglais et tourné entre 2004 et 2008, fait l'éloge d'un bateau peu ordinaire. En transparence, la vie des Grecs, difficile, où les hommes travaillent dur, se battent pour survivre.
Au centre de la mer Égée, la famille Scopelitis assure quotidiennement la liaison maritime entre les Petites Cyclades Iraklia, Schinousa, Donousa, Koufonissi, et Amorgos, depuis 1958. Le bateau était à l'origine une petite embarcation, le Panormitis, qui bravait tous les temps pour aider la population insulaire à sortir de l'isolement. Le bateau d'aujourd'hui, l'Express Scopelitis, plus grand, transporte des camions, des voitures, des marchandises et des passagers.
Le capitaine Miltos Scopelitis et son fils Yannis, ainsi que le capitaine Fostieris, sont considérés comme des héros par les habitants, car leur travail scrupuleux est indispensable à la vie de ces petites îles qui n'auraient pas survécu sans leur présence.
Photos issues du documentaire
Le président de la communauté d'Iraklia affirme même qu'il n'y a pas de compagnie de bateau concurrente à l'Express Scopelitis tout simplement parce que les Scopelitis ne sont pas à la recherche du profit. Yannis et Miltos Scopelitis sont considérés comme des travailleurs sociaux, ils rendent d'abord service, quitte à accoster une île où ils ne prennent qu'un seul passager, quitte à transporter en urgence des gens gratuitement. Ce qui étonne le plus c'est lorsque le capitaine attend les passagers ou revient même parfois les chercher quand ils ont loupé le départ (témoignage d'un habitant d'Amorgos).
Homme hors du commun, le capitaine Yannis Scopelitis est très apprécié pour le respect qu'il a du personnel du bateau et des hommes qu'il transporte.
Son père l'était aussi : Miltos Scopelitis est celui qui a créé cette liaison. Son petit fils, Dimitris, suit ses pas et partage avec lui l'amour du violon. Miltos a même fait des chansons.
Les visages de ces hommes sont ceux de paysans grecs porteurs de traditions communautaires altruistes, laborieuses et festives. Le documentaire montre la vie des hommes et des femmes de ces îles : la fête de l'épiphanie (Θεοφάνια) du 6 janvier où l'on plonge chercher une croix lancée dans la mer, – où le pope bénit le bateau, son équipage (et la caméra du cinéaste) agitant un bouquet de basilic pour disperser l'eau bénite – , la victoire de la coupe d'Europe de football par les Grecs en 2004, le va-et-vient quotidien, les batailles quotidiennes, le labeur des Grecs à travers les témoignages.Entré dans la légende, Yannis Scopelitis est le héros d'une chanson de Manolis Barberakis. Bien sûr, il y a aussi du second degré, mais l'Express Scopelitis est dans le cœur des habitants et il navigue toujours alors que son fonctionnement atypique semble être une anomalie dans le système actuel où le mode de gestion égoïste des entreprises conduit les hommes à perdre leur âme.
Si la vidéo est effacée, il existe des petits morceaux du reportage ailleurs : ici , un autre en grec là.
Le Petit cheval de Paul Fort, mis en musique par Georges Brassens, interprété ici par lui-même aux côtés de Nana Mouskouri (1972):
Liens / Links
Trajets et horaires du bateau (guichet en ligne)
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Tags : Scopelitis, Amorgos, Petites cyclades
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Commentaires
Bienvenue.
Je vais essayer de retrouver la vidéo effacée. Y a-t-il d'autres reportages, avez-vous d'autres liens ?