• Les Grecs à la Biennale d'art contemporain de Venise

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    Les Grecs étaient sobres et peu nombreux à cette fête de l'art contemporain.

    La 55e exposition de la Biennale de Venise a encore lieu en ce moment, elle a démarré le 1er juin et se termine le 24 novembre 2013.

    Je marchais dans les jardins aménagés où se trouvaient les pavillons nationaux, allant de l'un à l'autre et d'étonnement en étonnement, comme dans un parc d'attraction, bercée par le sensationnel : les pluies de pièces du pavillon russe, pour l'exposition « Danaé » me rappelaient l'explosion du nombre des milliardaires russes acquis au libéralisme depuis l'ouverture vers l'ouest, le pavillon coréen couvert de miroirs sens dessus dessous, des images en résonance faisant croire à un bâtiment immense étagé à l'infini, puis à côté, le silence d'une pièce noire, reposant (on demande une décharge à l'entrée pour les personnes phobiques, comme un défi « que ferez-vous face aux vides, aux infinis ? » et c'est vrai qu'il y en a tellement aujourd'hui qui renoncent à tout pour écouter leur peur). Chez les Espagnols, un monticule de gravas envahit une pièce, les Anglais filment les rapaces au ralenti...

    ► ... et le Grec Stefanos Tsivopoulos, énumère sobrement sur le panneau d'entrée du pavillon de la Grèce toutes les astuces qui nous permettraient de sortir du système financier corrompu dans lequel nous vivons, les monnaies alternatives, comme par exemple le sol, le bit coin, le cowrie shell money, le trade tokens, etc. C'est un travail d'information historique, d'archiviste de l'artiste. Au point de départ – puisqu'il faut recommencer à zéro quand a surgi une catastrophe et reconstruire –, l'exposition Ιστορία Μηδέν (Istoria miden) - History zero, propose un autre monde après la crise. 

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    Photo personnelle

            

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    Le panneau en hémicyle des solutions alternatives au système financier actuel
    Photo personnelle

      

    Comment survivre sans cet argent-cancer, qui creuse certains, qui s'agglutine en masse sur d'autres ?
    Derrière ce panneau, trois vidéos dans trois salles questionnent la valeur de l'argent.

    Une riche collectionneuse d'art, atteinte d'Alzheimer, fait des mines, prend des pauses, fantasme en attendant interminablement une livraison, et pour tuer le temps, elle plie façon origami des billets de banques afin d'en faire un bouquet...

     

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    Photos personnelles d'après la video

     

    … qu'un immigré africain d'Athènes, qui fouille les poubelles pour revendre des métaux, trouvera dans l'une d'elles (deuxième vidéo).

     

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    Photo internet (ainsi qu'en tête d'article)

     

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    Photo internet

     

    Un étudiant en art photographie les rues bariolées d'Athènes (troisième video) avec son téléphone portable.

     

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    Photo personnelle d'après la video

     

    La promenade méditative de Tsivopoulos est pleine d'humour et de poésie, comme trois pieds de nez à la crise.

    J'avais l'impression aussi que cela ressemblait à ce qu'on ressent parfois en Grèce, ce regard détaché : on hausse les épaules et l'on tend un sourire ironique. L'auteur ne donne pas de réponse, il questionne et montre les diverses propositions alternatives au système financier dominant.
    Que faire devant le résultat des actes irresponsables des dominants, devant l'absurdité de la cupidité de certains prêts à étrangler aveuglément les autres, de loin, depuis des bureaux aseptisés ? Attendre que passe le caprice des dieux ?

    L'artiste voulait aborder le thème de la crise en Grèce sans victimisation et a préféré se questionner sur les origines de la crise, sur ce que l'on exprime lorsqu'on en parle et sur ce qui se joue derrière les idées de la crise.

    Stéphanos Tsivopoulos est né en 1973 à Prague et vit entre Amsterdam et Athènes. Il a étudié à l'École des Beaux Arts d'Athènes et à Amsterdam au Gerrit Rietveld Academie ainsi qu'au Rijksakademie van beeldende kunsten. Il a déjà exposé à Amsterdam, Londres, Rotterdam, Athènes, Thessalonique (biennales), en Allemagne. Ses œuvres se réfèrent entre autres au passé, à la mémoire collective et individuelle avec l'utilisation des technologies de l'image.

    L'exposition a été faite en collaboration avec Syrago Tsiara, conservatrice.

     

    Interview (en anglais) de Stéphanos Tsivopoulos :

     

    Video : BiennaleChannel

     

    Dans le pavillon central des Giardini (les jardins) se trouvent exposées les œuvres délicates de Christiana Soulou : des dessins au crayon d'animaux imaginaires inspirés des écrits de Luis Borges.

    Un silence suspendu par le regard.

     

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    Photos internet

     

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    Christiana Soulou : Dévoreur d'ombre (2013)
    Photo internet

     

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    Christiana Soulou : Griffon (2012)
    Photo internet

     

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    Christiana Soulou : Animal rêvé par Kafka (2013)
    Photo internet

     

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    Christiana Soulou : Chien-dragon (2013)
    Photo internet

     

    Christina Soulou est née en 1961 à Athènes et a fait l'École Supérieur des Beaux-Arts de Paris. Elle vit et travaille à Athènes et a exposé à New-York, Berlin, Londres, Vienne, Dublin, Istanbul, et Athènes (notamment au musée Benaki).

     

    ► À l'Arsenal, dans le Palais Encyclopédique, on peut croiser en levant la tête une œuvre de Vlassis Caniaris, dont le style est marqué par des scénettes avec ces personnages sans tête. Celui-ci est assis sur une chaise au-dessus d'une allée. Il nous toise en nous pointant du doigt, sans besoin de penser, sans se mouvoir et sans s'émouvoir. 

     

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    Photo internet

     

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    Photo internet

     

    Vlassis Caniaris né en 1928 est mort en 2011 à Athènes. Il a fait l'école de médecine à l'Université d'Athènes puis est entré à l'École des Beaux-Arts d'Athènes. Il a vécu à Rome et à Paris. Son œuvre est centrée sur l'Histoire.

     

    ► Enfin, l’œuvre d'un grec-américain Drossos P. Skyllas (1912-1973), donne une touche « real vintage » puisque Three sisters a été réalisé entre 1950 et 1953 et surprend par ses couleurs artificielles vives et contrastées ridiculisant le côté kitch de l'« american dream » avec ces trois Grâces rousses.

     

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    Drossos P. Skyllas Three sisters (1950-1953)
    Photo internet 

     

    Drossos P. Skyllas est né en 1912 à Kalymnos en Grèce, il travailla dans l'entreprise de tabac de son père avant d'émigrer aux États-Unis. Il vécut à Chicago sans jamais vendre ses peintures.

     

     

    Liens/ Links

    Site de la biennale

    Plan de la Biennale

    Visite guidée de la chaîne Arte

    Stephanos Tsivopoulos, History zero (Facebook)

     

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