• Yannis Ritsos : Erotika (extraits)

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    Γιώργος Σταθόπουλος : Γυμνό κορίτσι
    Yorgos Stathopoulos : Fille nue
     
     
    Τά Ἐρωτικά, Erotika est un recueil de poèmes de Yannis Rtisos qui a été publié en 1981 à Athènes, en voici deux extraits traduits en français par Anne Personnaz (ErosOnyx, 2009).

    Γυμνό σῶμα, Corps nu  (extrait)  

    Εἶπε:
    ψηφίζω τό γαλάζιο.
    Ἐγὼτό κόκκινο.
    Κιἐγώ.

    Τό σῶμα σουὡραῖο
    Τό σῶμα σου άπέραντο.
    Χάθηκα στό άπέραντο.

    Διαστολή τῆς νύχτας.
    Διαστολή τοῦσώματος.
    Συστολή τῆς ψυχῆς.

    Ὅσο άπομακρύνεσαι
    Σέ πλησιάζω.

    Ἕναἄστρο
    ἔκαψε τό σπίτι μου.

    Οἱνύχτες μέ στενεύουν
    στήν άπουσία σου.
    Σέ άναπνέω.

    Ἡγλῶσσα μου στό στόμα σου
    ἡγλῶσσα σου στό στόμα μου-
    σκοτεινό δάσος.
    Οἱξυλοκόποι χάθηκαν
    καὶτά πουλιά.

    Ὅπου βρίσκεσαι
    ὑπάρχω.

    Τά χείλη μου
    περιτρέχουν τ᾿άφτί σου.
    Τόσο μικρό καὶτρυφερό
    πῶς χωράει
    ὅλη τή μουσική;

    Ἡδονή-
    πέρα άπ᾿τή γέννηση,
    πέρα άπ᾿τό θάνατο.
    Τελικό κι αἰώνιο
    παρόν.

    Ἀγγίζω τά δάχτυλα
    τῶν ποδιῶν σου.
    Τί άναρίθμητοςὀκόσμος.

    Κάτω ἀπ' ὅλες τίς λεξεις
    δυό σώματα ενώνται
    καί χωπίζουν.

    Μέσα σε λίγες νύχτες
    πῶς πλάθεται καὶκαταρρέει
    ὅλοςὁκόσμος;

    Ἡγλῶσσαἐγγίζει
    βαθύτερα άπ᾿τά δάχτυλα.
    Ἑνώνεται.

    Τώρα
    μέ τή δική σου άναπνοή
    ρυθμίζεται τό βῆμα μου
    κιὁσφυγμός μου.

    Δυό μῆνες ποὺδέ σμίξαμε.
    Ἕνας αἰῶνας
    κιἐννιά δευτερόλεπτα.

    Τί νά τά κάνω τ᾿ἄστρα
    άφοῦλείπεις;

    Μέ τό κόκκινο τοῦαἵματος
    εἶμαι.
    Εἶμαι γιά σένα.

    Ἀθήνα 24.9.80

                 

    Il dit :
    je vote pour le bleu.
    Moi pour le rouge.
    Moi aussi.

    Ton corps est beau.
    Ton corps est infini.
    Je me perdis dans l’infini.

    Dilatation de la nuit.
    Dilatation du corps.
    Contraction de l’âme.

    D’autant tu t’éloignes
    je t’approche.

    Un astre
    a brûlé ma maison.

    Les nuits m’oppressent
    dans ton absence.
    Je te respire.

    Ma langue dans ta bouche,
    ta langue dans ma bouche –
    forêt sombre ;
    les bûcherons se sont égarés
    et les oiseaux aussi.

    Où tu es
    j’existe.

    Mes lèvres
    parcourent ton oreille.
    Si petite et tendre
    comment contient-elle
    toute la musique ?

    Volupté –
    au-delà de la naissance,
    au-delà de la mort ;
    définitif et éternel
    présent.

    Je touche les doigts
    de tes pieds.
    Si innombrable le monde.

    Au-dessus de tous les mots
    deux corps s’unissent
    et se séparent.

    En quelques nuits
    comment se crée et s’effondre
    le monde entier ?

    La langue touche
    plus profond que les doigts.
    Elle s’unit.

    Désormais
    sur ta respiration à toi
    se règlent mon pas
    et ma pulsation.

    Deux mois sans nous retrouver.
    Un siècle
    et neuf secondes.

    À quoi bon les étoiles
    puisque tu es absent ?

    Avec le rouge du sang
    Je suis.
    Je suis pour toi.

    Athènes 24.IX.80



    Μικρή σουΐτα σέ κόκκινο μεῖζον - Petite suite en rouge majeur (extrait) 


    Ι.

    Πλθος λεμόνια
    ἐπάνω στό τραπέζι
    στίς καρέκλες
    στό κρεβάτι
    κίτρινες λάμψεις
    τρέχουν τό σμα σου
    μ᾿άρέσει ποὺβρέχει
    νύχτα μέ χίλια λεμόνια
    καίξαφνικάφακός τοδασοφύλακα
    νά σταματάει τούς βρεγμένους λαγούς
    στά πισινά τους πόδια.

    Διακοφτό 18.02.80

                    

    I.

    Quantités de citrons
    épars sur la table
    sur les chaises
    sur le lit
    jaunes éclats
    ruissellent sur ton corps
    j’aime qu’il pleuve
    la nuit des citrons par milliers
    et tout à coup la torche du garde forestier
    qui arrête les lièvres mouillés
    sur leurs pattes arrière.

    Diakofto, 18.II.80


     
     
    Un article de ce blog reprend un autre extrait de cette Petite Suite.
    Autres poèmes de Yannis Ritsos sur ce blog :
    Τά Ἐρωτικά, Erotika sur ce blog : * Petite suite en rouge majeur (extraits) * Corps nu
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  • Commentaires

    1
    Bora
    Lundi 3 Décembre 2018 à 20:43

    Bonjour,

    Merci pour ce poème me touche tellement que j'ai envie de vous suggérer une autre que je n'ai pu trouver qu'en turc. C'est toujours dans le livre "Erotika", le titre doit être "Parole de Chair" numéro VII, un poème qui m'a autant bouleversé.

    A vous,

    Bora.

      • Lundi 3 Décembre 2018 à 21:36

        Merci. Je ne m'en souviens pas immédiatement mais je vais le relire.

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