Un catogan pour contenir une chevelure moutonnante, un air de tout jeune homme, l’œil taquin, le sourire coquin, comme un enfant riant sous cape de ses bêtises avec ses copains, le malicieux Alkinoos Ioannidis a joué et chanté avec ses trois musiciens et un chœur, dans le petit théâtre antique d’Epidaure, un soir où les cigales volaient sous les micros, où les grillons manifestaient parfois un peu de jalousie et répondaient aux premières notes, en grinçant ou en sciant. Même si au commencement, on aurait dit qu’on l’avait un peu dérangée, la nature s’est finalement tue.
Ce qui frappe d’abord c’est la qualité du son. Pur. Ce n’est pas seulement l’acoustique du théâtre qui était bonne, c’est la précision des musiciens, l’utilisation d’instruments qui respirent (c’est-à-dire d’instruments acoustiques et non d’instruments électroniques), l’amour qu’ils mettent à l’exécution de chaque note, comme l’empreinte d’un doigt dans l’argile, comme des sculpteurs de musique. |
Alkinoos Ioannidis' concert in Epidavros, 07/17
A ribbon for tying freezy back hair, looking like a very young man, a teasing eye, a mischievous smile, like a boy who laughs at silly things he’s done with his friends, the malicious Alkinoos Ioannidis has played and sung with his three musicians and a choir, in the little antic theater of Epidaurus, a night when the cicadas were flying under the microphones, when the crickets were a little jealous sometimes and were answering the first notes, grinding or sawing. Even if at the beginning, we could have said that it has been disturbed, the nature finally stood quiet.
What shocks first is the quality of the sound. Pure. It’s not only because the theater’s acoustic is good, it’s the precision of the musicians, the use of instruments which are breathing (acoustic instruments and not electronic ones), the love that they put in the exetution of each note, like the fingerprint in the clay, like sculptors of music.
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Alkinoos Ioannidis: Réussite- Success (ironic)
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Alkinoos Ioannidis: In Memoriam
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La silhouette effilée du pianiste (Stavros Lantsias), avec de longs cheveux bouclés, sombres, s’est avancée en scène précédant les autres après une pause zen, concentré, les mains jointes et le dos droit. |
Le sharp shadow of the pianist (Stavros Lantsias), with his long curly hair, dark, came on the scene before the others after a zen pause, concentrated, hands joined and straight back.
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The instruments are wainting for their masters.
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Les premières chansons du concert étaient douces, ce qui créait d’emblée une atmosphère à la fois très reposante et méditative. Il a commencé seul à la guitare sans micro pour faire sentir au public la qualité acoustique du théâtre. Il serrait parfois sa guitare en se refermant sur elle et c’est comme si elle pénétrait son ventre pour y vibrer. De sa chaise il se retournait de temps en temps pour diriger le chœur, la bouche arrondie, les yeux rieurs, il hochait la tête pour les lancer ou pour marquer la fin d’un chant. Il créait une unité et une complicité entre les musiciens, sans les étouffer, on les sentait libres. |
The first songs of the concert were sweet, which created an immediate cool and meditative atmosphere. He began alone with his guitar without microphone so that the public could appreciate the quality of the acoustic of the theater. Sometimes he was clasping his guitar closing himself around it as if it penetrated his abdomen to vibrate in it. From his chair he sometimes turned back to conduct the choir, with a round mouth, smiling eyes, he nodded to push them or to indicate the end of an aria. He created unity and complicity between the musicians, without smother them, they seemed to be free. |
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Le spectacle avait lieu dans le cadre du Festival d'Athènes et d'Epidaure (Grèce). C’était au petit théâtre d’Epidaure (2000 places), à Archéa (ou Palea) Epidavros (on pourrait traduire par Epidaure-Le-Vieux), qu’il ne faut pas confondre avec le grand théâtre d’Epidaure, situé quelques kilomètres plus loin sur le site antique dédié à Asklépios. |
The show was going on during the Athens and Epidaurus' festival (Greece). It was in the little theater of Epidaurus, in Archea (or Palea) Epidaurus (the old Epidaurus), that must not be confused with the great theater of Epidaurus, some kilometers around on the antic site of Asklepios. |
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Le jardin des Hespérides derrière le petit théâtre d'Epidaure
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On rejoint le théâtre par la route ou par un chemin qui borde le port et qui s’enfonce dans une orangeraie. On croise sur ce chemin des fermes d’où parviennent les odeurs des chèvres qui s’embrassent le long des grillages, celles des figuiers. Le soleil couchant derrière la montagne découpe sa silhouette. Le théâtre était très bien éclairé, un grand olivier à droite des gradins, les ruines, demi-colonnes au fond de la scène, ajoutaient au caractère sacré du concert. A la tiède atmosphère du soir se mêlait la délicieuse odeur de pipe d’un ingénieur du son, qu’un léger vent nous a ensuite volée derrière la scène. Seul, un homme apparemment affamé a demandé une chanson avec insistance en l’apostrophant depuis les gradins dans le noir. Alkinoos Ioannidis a répondu d’abord qu’il avait du travail (ou quelque chose dans ce genre) sur un ton amusé, l’homme a insisté, et il lui a répondu qu’il avait fait un CD avec gentillesse et sans doute avec un trait d’humour que je n’ai pas compris (je comprends encore très difficilement le grec).
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You can go to the theater by the road or by a path which border the harbour and which is swallowed by a field of orange trees. On this path, you cross little farms from which are coming out the fragrances of the goats that are kissing along the wire netting, you can also feel perfumes of fig trees. The sunset behind the mountains cut up its shadow. The theater was well lit, a big olive tree on the right of the step rows of seats, the ruins, half-columns on the backstage, added something holy to the concert. In the warm atmosphere of the night melted the delicious odour of the pipe of the sound ingineer then was stollen away by a cool wind behing the scene. One man, a hungry one, asked a song, insisting, shouting from the steps in the dark. Alkinoos Ioannidis aswered first something like “I have a lot of work” with fun in his voice, the man insisted again, he answered that he had made a CD, with kindness and perhaps with a joke that I didn’t understand (I still understand hardly greek language).
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Alkinoos Ioannidis: Don't bolt me in - Ne m'enferme pas
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Difficile de classer ce public. Comme d’autres concerts auxquels j’ai assisté en Grèce (à l’exception de celui de Xydakis à Athènes, composé d’un public bourgeois), Alkinoos Ioannidis a rassemblé des personnes de toutes catégories sociales, de tous les âges (des gamins de 10 ans venus avec leurs parents jusqu’au grand-père de 80 ans), une foule sentimentale. | It’s hard to classify the public. Like other concerts where I have been in Greece (except Xydakis’ in Athens, which gathered mostly bourgeois), Alkinoos Ioannidis gathers together peple from all backgrounds, of all ages (from 10 years old kids who came with their parents to grandfathers in their 80’), a sentimental crowd. | |
Liens /Links : Alkinoos Ioannidis sur WikipediaFestival d'Athènes et d'Epidaure / Athens and Epidaurus' festival credibilis (videos of this article and other songs from the last album of Ioannidis) |
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