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Georges Seferis : Notre pays est reclos * Ο τόπος μας είναι κλειστός

dornac

 

Ce poème de Georges Séféris (Γιώργος Σεφέρης, 1900-1971) appartient au recueil "Mythologie" (1935).

Painting (up)/Tableau (ci-dessus) : Λιλίκα Παπανικολάου, Μονή (Lilika Papanikolaou, Seule).

 

     

Ο τόπος μας είναι κλειστός, όλο βουνά
που έχουν σκεπή

το χαμηλό ουρανό μέρα και νύχτα.

 

Δεν έχουμε ποτάμια, δεν έχουμε

πηγάδια, δεν έχουμε πηγές.

Μονάχα λίγες στέρνες,

άδειες κι αυτές.

Που ηχούν και που τις προσκυνούμε.

 

Ήχος στεκάμενος, κούφιος,

ίδιος με τη μοναξιά μας,

ίδιος με την αγάπη μας,

ίδιος με τα σώματά μας.

 

Μας φαίνεται παράξενο

που κάποτε μπορέσαμε να χτίσουμε τα σπίτια,

τα καλύβια και τις στάνες μας.

 

Και οι γάμοι μας, τα δροσερά

στεφάνια και τα δάχτυλα,

γίνουνται αινίγματα

ανεξήγητα για την ψυχή μας.

Πώς γεννήθηκαν,

πώς δυναμώσανε τα παιδιά μας;

 

Ο τόπος μας είναι κλειστός.

Τον κλείνουν οι δυο μαύρες

Συμπληγάδες.

 

Στα λιμάνια την Κυριακή σαν

κατεβούμε ν' ανασάνουμε,

βλέπουμε να φωτίζουνται στο

ηλιόγερμα σπασμένα ξύλα,

από ταξίδια που δεν τέλειωσαν

σώματα που δεν ξέρουν πια

πώς ν' αγαπήσουν.
 

Notre pays est reclos, tout en montagnes
Qui ont pour toit,

jour et nuit, le ciel bas.

 

Nous n’avons pas de fleuves, nous n’avons pas

de puits, nous n’avons pas de sources.

Quelques citernes seules,

vides aussi ; elles résonnent et pour nous sont des objets d’adoration.

 

Un son mort et vacant,

semblable à notre solitude,

Semblable à notre amour,

semblable à nos corps.

 

Cela nous paraît étrange

d’avoir pu autrefois construire nos maisons,

nos cabanes et nos parcs à moutons.

 

Et nos mariages avec leurs couronnes fraîches

et leurs bagues

Deviennent d’insolubles énigmes

pour notre âme.

Comment nos enfants ont-ils pu naître ?

Comment ont-ils grandi ?

 

Notre pays est reclos.

Les deux noires Symplégades

L’enferment.

 

Dans les ports

Le dimanche, quand nous descendons prendre l’air,

Nous voyons scintiller dans

le soleil couchant

Les épaves brisées des voyages qui n’ont jamais pris fin, des corps qui ne savent plus

comment aimer.
                                                                                                                                    
  in Μυθιστόρημα, 1935  

In Mythologie (1935). Traduction de Jacques Lacarrière et Égérie Mavraki, Mercure de France, 1963, p.12

  dessin-de-Prud-hon.jpg    

 

Il a été mis en musique et interprété par Yannis Markopoulos (Γιάννης Μαρκόπουλος) :

 

 

Interprété par Elli Paspala :

 

 

 

Liens / Links :

 

Biographie de Séféris sur wikipedia

Seferi's biography on wikipedia in english

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Commentaires
D
<br /> Oui il est beau. La musique et les interprétations sont à la hauteur, je trouve.<br /> <br /> <br /> Bonne nuit Liza et merci.<br />
Répondre
L
<br /> Il est magnifique ce poème et il rend bien ce que l'on ressent parfois au fin fond de montagnes perdues<br />
Répondre