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Les chants de feu de Nikos Koundouros * Τα τραγούδια της φωτιάς (1974)

Quelques mois après les manifestations, le 15 juillet 1974, le président chypriote Makarios III est victime d'un coup d'état fomenté par la Junte et les Américains. L'armée turque intervient le 20 juillet pour soutenir la minorité de ses compatriotes et occupe le Nord de l'île (encore aujourd'hui 40 ans après). Le coup d'état échoue suite à cette invasion et la Junte est affaiblie. Le président de la Junte Phaedon Gizikis désigne alors comme premier ministre Constantin Caramanlis qui était en exil à Paris depuis 1963. Il rejoint la Grèce avec le jet présidentiel de Valéry Giscard d'Estaing.

Le 17 novembre 1974 est choisi pour le premier vote démocratique depuis la fin de la dictature (élections législatives). Les Grecs votent pour le parti de  Constantin Caramanlis (droite). La chambre des députés élira en 1975 Constantinos Tsatsos président de la République.

À l'occasion de la victoire de la démocratie, de grands compositeurs grecs accompagnés des musiciens et des chanteurs organisent deux grands concerts dans le stade Olympique Panathinaïkos (γήπεδο του Παναθηναϊκού) d'Athènes sous la direction de Mikis Theodorakis et dans le stade Karaïskakis (Στάδιο Καραϊσκάκη), avec Yannis Markopoulos à la tête de l'orchestre, dans les jours qui suivent la chute des colonels.

Les chants de feu de Nikos Koundouros * Τα τραγούδια της φωτιάς (1974)

M. Koch, Y.Dalaras, M. Mercouri, N. Xylouris, L. Christodoulou

Les chants de feu de Nikos Koundouros (Νίκος Κούνδουρος) est le film documentaire de cette période dont on fête cette année le 40e anniversaire. Le documentaire est sorti en salle le 10 février 1975. C'est pour le réalisateur «μια ταινία ωδή στη λευτεριά (un film ode à la liberté)».
On trouve, mêlés à ces deux concerts, des images des manifestations et des témoignages de victimes de la dictature.

 

Le voici en intégralité sur youtube (110 minutes):

 

Video : DarKHumOuR1

Le film est en quatre parties : il s'ouvre sur des manifestations et le concert de Yannis Markopoulos avec les chanteurs (par ordre d'apparition à l'écran) suivants: Lakis Chalkias, Yorgos Dalaras (deux chansons), Nikos Xylouris, Mariza Koch, Manos Loïzos (qui chante Che Guevara), Melina Mercouri, Charalambos Garganourakis, puis des images de manifestations contre l'assassinat à Nicosie (Chypre) le 31 août 1974 de Doros Loïzou, ainsi que l'interview en anglais de sa fille.
La deuxième partie du documentaire s'ouvre sur le concert de Mikis Theodorakis au stade Panathinaïkos avec Antonis Kalogiannis puis Maria Farantouri (trois chansons dont la dernière interrompue par un sabotage), puis Mikis Theodorakis chante avec la foule et apparaissent des images où la caméra fend la manifestation du 24 novembre 1974 où l'on scande : «ψωμί, παιδεία, ελευθερία» («pain, éducation, liberté»). Ensuite, apparaissent sur scène Mélina Mercouri, Yorgos Dalaras aux côtés de Lilli Christodoulou (qui joue également de la clarinette) et de Lizeta Nikolaou. Mariza Koch chante ensuite Sto pa kai (qui deviendra son tube), elle est suivie de Nikos Xylouris, Lakis Chalkias avec Lizeta Nicolaou et Charalambos Garganourakis,
La troisième partie est consacrée au témoignage (en grec) du communiste Christos Rekleitis (Χρήστος Ρεκλείτης) qui a été emprisonné sept ans pendant la dictature et qui a été torturé par la police. Il décrit les scènes de torture et énumère les noms de ses bourreaux.
On retrouve en quatrième partie le concert de Mikis Theodorakis où il chante lui-même, suivi de Yorgos Dalaras, Maria Farantouri, à nouveau Yorgos Dalaras et le documentaire se termine sur Romiosini (de Yannis Ritsos et Mikis Theodorakis).

Ces allers-retours sur les victimes, les manifestations et les concerts qui galvanisent la foule tout en célébrant la victoire sont très émouvants et happent le spectateur qui est immergé immédiatement dans cette atmosphère (même sans comprendre le grec).

Nikos Koundouros est un réalisateur grec majeur, connu notamment pour L'Ogre d'Athènes et les Petites Aphrodites.

 

Les participants aux concerts :

Les chants de feu de Nikos Koundouros * Τα τραγούδια της φωτιάς (1974)

 
Maria Farantouri et Mikis Theodorakis
Μαρία Φαραντούρη Μίκης Θεοδωράκης

  

Les chants de feu de Nikos Koundouros * Τα τραγούδια της φωτιάς (1974)
Yannis Markopoulos, Melina Mercouri, Nikos Xylouris, Mariza Koch (assise), Manos Loïzos.
Γιάννης Μαρκόπουλος, Μελίνα Μερκούρη, Νίκος Ξυλούρης, Μαρίζα Κώχ Μάνος Λοίζος.

Les compositeurs :

Yannis Markopoulos (Γιάννης Μαρκόπουλος),

Mikis Theodorakis (Μίκης Θεοδωράκης),
Manos Loïzos (Μάνος Λοΐζος),
Stavros Xarchakos (Σταύρος Ξαρχάκος).

 

Les auteurs (paroliers des chansons) :

 

Yannis Ritsos (Γιαννης Ριτσος)
Nikos Gatsos (Νικος Γκατσος)
Lefteris Papadopoulos (Λευτερης Παπαδοπουλος)
Yorgos Skourtis (Γιωργος Σκουρτης)
Kostas Georgousopoulos dit dit K.H Myris (Κώστας Γεωργουσόπουλος aka Κ.Χ. Μύρης)
Mikis Théodorakis (Μικης Θεοδωρακης)
Manos Eleftheriou (Μανος Ελευθεριου)
Manos Loïzos (Μανος Λοϊζος)
Manolis Anagnostakis (Μανωλης Αναγνωστακης)

 

Les interprètes :


Les chants de feu de Nikos Koundouros * Τα τραγούδια της φωτιάς (1974)

Antonis Kalogiannis, Yorgos Dalaras, Maria Farantouri.

   

Maria Farantouri (Μαρία Φαραντούρη),
Antonis Kalogiannis (Αντώνης Καλογιάννης),
Mariza Koch (Μαρίζα Κώχ),
Yorgos Dalaras (Γιώργος Νταλάρας),
Nikos Xylouris (Νίκος Ξυλούρης),
Melina Mercouri (Μελίνα Μερκούρη),
Charalambos Garganourakis (Χαράλαμπος Γαργανουράκης),
Manos Loïzos (Μάνος Λοΐζος),
Lizeta Nikolaou (Λιζέτα Νικολάου),
Aleka Aliberti (Αλέκα Αλιμπέρτη),
Lakis Chalkias (Λάκης Χαλκιάς),
Lilli Christodoulou (Λιλή Χριστοδούλου),
Costas Smokovitis (Κώστας Σμοκοβίτης).

 

Liens / Links

Nikos Koundouros dans le Larousse du cinéma

Photos du film (Finos film)

Biographie de N. Koundouros en grec (site de Finos film)

Fiche du film (en grec, Finos film)

Fiche du film (en grec, tainiothiki.gr)

Sur la journée du 17 novembre 1973 :

    sur ce blog : 17/11/1973 : révolte étudiante contre la dictature

    Plus d'informations sur la journée du 17 novembre 1973

    Le blog de Grèce à l'Ouest

    Les informations télévisées en France : le 20h du 17 novembre 1973 (INA)

Sur la Junte : La dictature des colonels en Grèce (Cahiers balkanique, INALCO)

La dictature des colonels en Grèce à la télévision française (archives INA)

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D
Merci beaucoup. <br /> Je n'ai plus beaucoup de temps pour les recherches, malheureusement. Il y a des gens qui auraient préféré une vision plus personnelle de la Grèce sur ce blog : j'ai essayé au début mais j'ai laissé tomber la publication de ce que j'écrivais par lâcheté et parce que je préfère finalement consacrer ce blog à valoriser les autres.
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J
Votre travail est remarquable et quant à votre immense générosité elle est reconnue par toutes les personnes qui ont la chance de vous lire et contempler les nombreuses richesses que vous avez choisies de nous offrir ici. Recevez en retour mille mercis de ma part et sachez que le partage profite à de nombreuses personnes que j'invite à vous rejoindre.
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D
Moi non plus je n'y étais pas physiquement, mais j'ai de bonnes excuses : je n'ai pas de jet privé... et personne n'a voulu me prêter le sien.<br /> Mais d'ici, à Paris, on entend... ça résonne un peu.<br /> ...<br />  <br />  <br /> ...<br />  <br /> ... Les voisins m'ont demandé de baisser le son.<br />  
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F
Ψωμί , παιδεία . ελευθερία α α α α α α........  jusqu'a nos jours !!!!!!!!!<br />  <br /> FANNY
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O
Bonsoir :)<br /> un lien pour compléter le billet... beaucoup de monde aujourd'hui dit-on à la manif (pas moi :(   on parle de 50 000.
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