J’achevais mon été grec sur le mont Olympe, presque par hasard. Après un circuit de plusieurs semaines en Grèce, je me retrouvai au sommet comme ça, invitée surprise chez les dieux antiques. Le désert minéral des sommets n’est vraiment pas fait pour les hommes. Je cherchais la barbe de Zeus, je n’ai vu que celle de quelques popes, aux pieds des sentiers précédant l’escalade vers le sommet le plus haut de Grèce, Mytikas (2917 mètres). Étrange sensation des sommets, c’était ma première ascension en haute montagne. Le silence est beau, le paysage aussi, mais le tout minéral a quelque chose d'accablant. Je crois que de la montagne, je préfère la strate arborée, celle où l’on peut vivre. Au-delà, laissons les dieux. Ils me pardonneront facilement de ne pas vouloir les rejoindre. |
I was ending my greek summer on the Olympos mount, almost randomly. After a trip during several weeks in Greece, I was on the top, there, surprise guest, in the ancient God’s house. The mineral desert of the tops are not for human beings. I was looking for Zeus’ beard, I only saw popes’ ones, at the beginning of the paths before the climb to the top of heighest summit of Greece, Mytikas (2917 meters). Strange sensation of the tops, it was my first ascent in hight mountains. The silence was beautiful, the landscape too, but any mineral has something oppressive. I think that I prefer stratum raised of the mountain, where we can live. Beyond, let’s gods there. They will forgive me easily for not wanting to join them. |
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source internet- agrandir la carte | ||
J’avais lu çà et là que l’ascension était difficile. Je ne me préoccupais pas alors de l’entreprendre, j’étais seule et mal informée. J’allais à Litohoro, ville aux pieds de l’Olympe, pour quérir des renseignements et des conseils, afin de préparer l’ascension l’année suivante. Dans le bus, un habitant de la ville m’a immédiatement orientée. |
I had read here and there that the ascent was difficult. Then, I didn’t worry about it, I didn’t plan to go up, I was alone and badly informed. I went to Litohoro, city to the feet of the Olympe, to enquire informations and advices to prepare the ascent the next year. In the bus, an inhabitant of the city directed me at once. |
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- « do you want to go up Olympos ? » - « yes, but I don’t know how, I have to go to the tourism office. » - « The tourism office has closed at noon and will be closed during three hours. But just now, you can go up, don’t wait ! The weather is fine as so as tomorrow. You will find people to go up with. Take a taxi to the first step at 1000 meters. You will have to walk about two hours and a half and you will find the first refuge called “Zolotas”. Sleep there and let your big bag, it’s too heavy ! Take a little one. Early in the morning, go up to the top, the way is easy to follow. I am sure you can do it ! I am sure you will do it ! ». |
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Extract from the map 1/25 000e (Topo 25 - Anavasi)- agrandir la carte
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Il était si convaincant que j’ai suivi son conseil, mon sac de 25 kilos sur le dos semblait tout à coup léger. Il m’a donné son numéro de téléphone, m’a accompagnée jusqu’au taxi. Il m’a demandé de le rappeler lorsque je serai revenue et regrettait de ne pas pouvoir faire l’ascension avec moi. Au bout de 20 minutes en taxi, je me trouvais à 1000 mètres, à Prionia où la route s’arrête. Il se trouve là un restaurant et une fontaine où viennent s’abreuver des chevaux chargés de vivres qui approvisionnent les refuges. Derrière le restaurant, puis derrière un ruisseau, un large sentier s’ouvre et s’engouffre dans les futaies de feuillus et de conifères, sur un tapis rouge d’épines et d’humus. J'ai pris un repas, j’ai cherché des compagnons de route. Je me suis dirigée vers un groupe de trois hommes d’allure sportive et sereine. Ils ont accepté que je les suive. Andreï, Pete, et Zoltan étaient hongrois, ils étaient aguerris aux aventures en montagne. L’Olympe était leur deuxième ou troisième sommet à conquérir depuis le début de leurs vacances. Je n’ai pas précisé mes expériences (nulles) de la montagne. J’ai juste dit la vérité : j’avais déjà randonné.
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He was so convincing that I followed his advice, my 25 kilos bag on the back seemed suddenly light. He gave me his phone number, leading me up to the taxi. He asked me to call back when I was back and regretted he couldn’t make the ascent with me. After 20 minutes in taxi, I was in 1000 meters, in Prionia where the road stops. There is a restaurant and a fountain there where horses carry food to furnish refuges. Behind the restaurant, then behind the brook, a wide path opens and rushes into the forests of broad-leaved trees and conifers, on a red carpet of thorns and humus. I had a meal, I looked for fellow travellers. I went to a group of three men of sports and serene look. They accepted that I follow them. Andreï, Pete, and Zoltan were Hungarian, they were hardened to the adventures in mountain. The Olympe was their second or third summit to conquest from the beginning of their vacations. I didn’t say anything about my (lack of) experience of the mountains.I just said the truth : I had already experienced hikes. |
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Alkinoos Ioannidis : Ταξίδι (Taxidi)/ Trip (voyage)
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Ces deux heures et demie de marche jusqu’au refuge « A » (« Zolotas » ou « Spilis agapitos » –chez Kostas) furent très dures, certes, à cause de la pente, forte comme les marches d’un escalier qui n’en finit jamais, mais surtout à cause de mes 25 kilos de sac à dos. J’écoutais leurs conversations qu’ils menaient désormais en anglais pour que je comprenne. Au bout d’une demi-heure, mes compagnons de route que je suivais en haletant, eurent la générosité de partager la charge de mon sac entre eux, ils me donnèrent l’un de leurs sacs. Dès que Pete prit mon sac, même allégé, on ne l’entendit plus ; quant à moi, je respirais plus paisiblement et je répondais plus rapidement aux questions. Les arbres nous protégeaient affectueusement de la lourdeur de la chaleur, qui faiblissait avec la hauteur. La marche hongroise était sûre et régulière, d’un rythme suffisant pour rattraper les frimeurs épuisés qui se répandaient sur le côté du chemin. Des pauses régulières nous permettaient d’admirer un paysage de roches en forme de boucliers, de glaives, de casques. Les conifères poussaient vers le ciel chassant les feuillus vers le bas. |
These two hours and a half of walking up to the refuge "A" ("Zolotas" or " Spilis agapitos " - at Kostas’) were very hard, certainly, because of the slope, hard as the walking of the staircases never finishing and especially because of my 25 kilos of backpack. I listened to their conversations which they led in English in order to make me understand. At the end of half an hour, my fellow travellers whom I followed by panting, had the generosity to share the carry of my bag between them, they gave me one of their bags. As soon as Pete took my bag, even relieved, he didn’t make any sound anymore ; as for me, I breathed more peacefully and I answered more quickly the questions. The trees protected us affectionately from the heaviness of the heat, which weakened with the heights. The Hungarian march was safe and regular, with a rhythm being enough for catching up the exhausted boasters who spread on the side of the road. Regular breaks allowed us to admire a landscape of rocks looking like shields, two-edged swords, or helmets. Conifers grew towards the sky chasing away broad-leaved trees downward. |
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Around 2000 meters close to Zolotas’ refuge |
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Arrivé au refuge « A », la discipline était de rigueur : on ne circule pas à l’intérieur avec des chaussures (même en été), on les pose à l’entrée, on remplit un long formulaire (qui comprend le nom des parents, notre profession etc.). L’accueil un peu froid au premier abord s’adoucit dès que l’on obtempère. Après le copieux dîner proposé par l’auberge, nous nous installâmes dans un dortoir de cinq lits superposés où dormaient déjà (vers 18h) cinq ou six personnes. Je passais une nuit sans vraiment dormir, excitée par l’aventure. J’avais le cerveau agité, parfois inquiet, parfois confiant, vidé par la fatigue, blanchi et refroidi par la lumière qui ne pouvait plus s’éteindre dans mon cerveau. Le soleil se levait, et je me suis dressée comme si je venais juste de m’allonger pour une pause. La nuit avait filé en silence et je l’avais laissée faire, assourdie par mes pensées.
Nous partions vers 6-7h. Le soleil glissait sur les reliefs, l’air était doux. Entre les pins, à une certaine hauteur, on voyait la mer, comme une plaque de métal beige surmontée du soleil encore liquide de l’aube. Comme quelques nuages flottaient bas, on aurait dit que la mer était au-dessus d’eux. Impression étrange, mystique, de la vision d’un monde à l’envers. |
Once we arrived at the refuge "A", the discipline was rigorous : you don’t move inside with shoes (even in summer), you put them in the entrance, you fill a long form (which includes the name of the relatives, our profession etc.). The reception was a little bit cold at first then became milder as soon as we obeyed. After the substantial dinner proposed by the inn, we settled down in a dormitory of five bunk beds where five or six persons already slept (at about 6 pm). I spent a night without sleeping, excited by the adventure. I had it agitated, sometimes worried, sometimes confident brain, emptied by the fatigue, whitened and cooled by the light which couldn’t go out anymore in my brain. The sun raised and I woke up as if I just led down for a break. The night had gone away in silence and I had let it do it, deaf, because my thoughts.
We left towards 6-7h. The sun slid on reliefs, the air was soft. Between pines, at a certain height, we could see the sea, as a plate of beige metal surmounted by the still liquid sun of the dawn. Because some clouds floated low, we would have said that the sea was over them. Strange, mystic impression, the vision of a world upside down. |
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Photo : Andreï
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Le ciel s’est dégagé à mesure que nous montions, d’un bleu pur trônant sur les pentes de l’Olympe qui se dégarnissait avec la hauteur. Bientôt, il n’y avait plus que quelques fleurs coincées entre les pierres, aucune végétation, un univers entièrement minéral où roches striées et roches granulées alternaient autour de nous. À distance de nous, un chamois suivait sur quelques mètres notre ascension. Cet immense chemin de crête mène à la fin du sentier de randonnée. Là, au-dessus des précipices, les popes laissaient flotter leur barbe et semblaient deviser.
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The sky got free as we rose, of a pure blue throning on the slopes of the Olympe who emptied with the height. Soon, there were not more than some flowers clamped between stones, no vegetation, a completely mineral universe where streaked rocks and granular rocks alternated around us. At a distance from us, a chamois followed us during some metres our ascent. This immense road of crest leads to the end of the hiking trail. The Orthodox priests’ beard was floating over the abysses while they were conversing.
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Photo : Andreï
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Désormais, à ma grande surprise, pour monter au sommet, il fallait escalader, en suivant les flèches rouges tracées sur la roche. Je n’avais jamais fait d’escalade, je n’y étais pas préparée, ni physiquement ni moralement et… j’ai le vertige. Mes compagnons hongrois ne s’inquiétaient pas le moins du monde que je ne sache pas escalader, ils m’assurèrent que cela semblait facile. La roche n’était pas lisse et offrait de nombreux points d’appui, elle était friable mais comme parsemée de petites marches. Ça ne m’empêchait pas de voir le vide sous mes pieds. La face montagneuse n’était pas tout à fait verticale, on pouvait parfois s’y déplacer en marchant. Mais il fallait être prudent à cause des nombreux éboulis. Nous n’étions pas encordés, pourtant, il y avait des pitons plantés dans la roche, témoignant de la nécessité d’un peu de sécurité. Les disques rouges peints sur la roche guidaient nos pas. |
Henceforth, to my great surprise, to go up to the summit, it was necessary to climb, by following the red arrows drawn on the rocks. I had never climbed before, I was not prepared for it, neither physically nor morally and... I feel dizzy. My Hungarian companions didn’t worry at all that I didn’t know how to climb, they assured me that it seemed easy. The rock wasn’t smooth and offered numerous support points, it was crisp but like strewed with small steps. That did not prevent me from seeing the empty under my feet. The mountainous face wasn’t completely vertical, you could sometimes move by walking. But it was necessary to be careful because of the numerous masses of fallen rocks. We were not roped up, nevertheless, there were hooks planted in the rock, testifying of the necessity of a little of safety. The red disks painted on the rock drove our steps. |
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Louis Dufort (not the photo but the electroacoustic music -click !): Epoché
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Le passage le plus vertigineux était une passerelle de roche entre deux vides, encadrée de ciselures de granit. Zoltan regardait tranquillement le paysage debout entre les deux précipices. La terreur gagnait mon corps à mesure que je me vidais de mon sang. J’avouai enfin ma peur à mes partenaires. Zoltan eut la drôle d’idée de commencer ma psychanalyse en me posant des questions personnelles. Je répondis laconiquement et avançai pour décourager ses questionnements. Je me collai à la roche, puis je me levai pour traverser le passage. Au vide succédait une montée très glissante et longue, peu encourageante. Je ménageais mon vertige par des pauses successives visant à conserver de l’énergie –la fatigue accroît le stress-, il fallait garder des forces et ne pas oublier que la nuit n’avait pas été reposante. Arrivés au sommet, nous étions sur le trône sans doute, puisque depuis Mytikas, on ne distingue pas toute la courbe de ce fameux trône. Il aurait fallu poursuivre le trajet jusqu’au plateau des Muses. Nous nous sommes assis près du drapeau grec qui flottait, planté dans un tube maintenu par du béton. Un champ de montagnes s’étendait sous nos pieds. |
The most vertiginous passage was a footbridge of rock between two empty, framed by granite chasings. Zoltan looked quietly at the standing landscape between both abysses. The terror grew in my body as I emptied with my blood. I admitted finally my fear to my partners. Zoltan had the funny idea to begin my psychoanalysis by asking me personal questions. I answered laconically and moved to discourage his questionings. I stuck to the rock, then I got up to cross the passage. A very slippery and long climb was outlined, not encouraging. I arranged my dizzines by successive breaks to keep some energy - tiredness increases the stress -, it was necessary to keep strength and not to forget that the night hadn’t been restful. Arrived at the summit, we probably were on the throne, because since Mytikas, you don’t distinguish all the curve of this famous throne. It would have been necessary to pursue the route until Muses’ plateau. We sat near the Greek flag which floated, planted in a tube maintained by some concrete. A field of mountains extended under our feet. |
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Il y a un livre d’or conservé dans un baquet en métal et sur lequel on peut inscrire la date, son nom, des mots… Le silence minéral est assourdissant et chaque parole semble trop forte, la vie y semble indésirable. Nous étions fiers, bien sûr. Surtout moi : mon premier sommet, c'est l'Olympe.
Mais je me demandais si je pourrais reprendre le chemin en sens inverse et repasser par ces passages qui me terrorisaient. |
There is a visitors' book kept in a metal tub and on which you can register the date, your name, words… The mineral silence is deafening and every word seems too strong as life seems unwanted. We were proud, naturally. Especially me : my first summit is Olympus.
But I wondered if I could go back the other way by these passages which terrorized me. |
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Photo : Andreï
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Finalement la descente fut plus facile, car nous prîmes un autre chemin, plus direct. L’escalade nous oblige à faire face au vide, même lorsqu’on lui tourne le dos, il faut bien poser ses pieds en regardant en bas ! Bah ! Cette escalade plus courte n’a duré que 20 à 30 minutes, le long des colonnes de roches fuselées comme des orgues. Ma peur fut apaisée par l’attention des hommes autour de moi et les mots d’un jeune grec qui arrivait derrière nous avec un ami : « don’t worry, I am very scared me too ! ». On se surveillait et s’aidait les uns et les autres pour éviter les éboulements. Pete m’indiquait où poser les pieds quand je ne voyais plus rien. Il a été prévenant et attentionné avec moi pendant tout le trajet. Nous étions dans les temps (je n’ai pas été un boulet malgré mes difficultés), car rapidement nous avons retrouvé un sentier de randonnée que nous avons parcouru avec un peu plus d’euphorie, la descente est tellement facile, sauf pour Zoltan qui avait des problèmes de genoux et qui semblait souffrir. Il nous a demandé de ne pas l’attendre et a descendu plus prudemment. Nous avons repris nos bagages au refuge de Zolotas. Pas de douche ici, il n’y a pas d’eau courante ou juste pour les toilettes et les lavabos et l’on buvait l’eau en bouteille.
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Finally the descent was easier, because we took another road, more direct. The climbing obliges us to face the space, even when we turn back, it is necessary to put one's feet by looking below! Bowh ! This shorter climbing lasted only 20 in 30 minutes, along the columns of rocks slendered as organs. My fear was calmed by the attention of the men around me and the words of a young Greek who arrived behind us with a friend : « don’t worry, I am very scared me too ! ». We looked after eachother to avoid the collapses. Pete indicated to me where to put myfeet when I didn’t saw anything. He was obliging and thoughtful with me during the whole trip. We were in time (I was not a coal nut in spite of my difficulties), because quickly we found a hiking trail which we crossed with a little more euphoria, the descent is so easy, except for Zoltan who had problems of knees and who seemed to suffer. He asked us not to wait for him and went down more carefully. We took back our luggage in the refuge of Zolotas. No shower here, there is no water tap or just for toilet and washbasins and we drank the water in bottle.
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C’est au retour que les langues se sont un peu plus déliées. J’ai avoué que c’était ma première ascension en haute montagne. Ils étaient surpris et ont ri : « congratulations ! ». J’ai eu un peu de mal à prononcer « magyar » (Hongrie), mais j’y suis arrivée en suivant leur douce prononciation. Ils prenaient un plaisir enjoué à me faire répéter ce « g » qui s’engouffre dans la gorge avec le « a » fermé, mêlé au « r » enroulé. Ils m’ont avoué que leur langue était très difficile. Une langue finno-ougrienne, comme le finnois, mais qui n’en a pas les sonorités. Le magyar est plus guttural. C’est une langue à déclinaisons avec la possibilité de composer des mots très longs comme en allemand ou en turc, par l’adjonction de mots, d’adjectifs. Nous avons croisé un autre groupe de Hongrois. Il y avait au parking de Proiona de nombreuses voitures immatriculées dans les pays de l’Est (Pologne, Hongrie, Slovénie…) et en Italie. Mes Hongrois m’ont proposé de m’emmener en voiture dans un camping. Il ne me restait plus beaucoup de temps avant de quitter la Grèce par le bateau depuis Patra. Je voulais revoir Nafpaktos et ils remontaient vers le Nord, pour Thessalonique, en direction opposée. Je me suis endormie dans la voiture alors qu’ils se perdaient dans des détours en remontant vers Katérini. Ils m’ont déposée dans un camping un peu au hasard, saoûls de fatigue. Nous nous sommes échangés nos adresses mail et souhaités de bonnes choses. Le camping était au bord de la mer. Une mama grecque m’a indiqué un emplacement près d’une tente face à sa caravane. La famille m’a expliquée où je me trouvais sur la carte. Je me suis couchée tôt après avoir pris une douche et téléphoné à l’habitant de Litohoro qui m’avait encouragée à grimper. Il était déçu que je me trouve si loin tout à coup. Le lendemain, je repartais vers Nafpaktos (Naupacte ou Lépante). J'arrivai à la tombée de la nuit. Le camping n’existait plus, il avait fermé. Un hôtelier, après avoir téléphoné à des collègues pour me chercher une chambre à bon prix, me conseilla d’aller dormir sur la plage car tout était plein ce week-end. J’ai dormi sur la plage de sable (un carré réservé au volleyball et qui a depuis disparu) accolée aux plages de cailloux, près de la forteresse du port. |
It is on the way back that the tongues a little more freed. I admitted that it was my first climb in high mountains. They were surprised and they laughed: “ congratulations ! ”. I could hardly pronounce “Magyar” (Hungary), but I finally did it by following their sweet pronunciation. They took a cheerful pleasure to make me repeat “g” which rushes into the throat with the closed “a”, mixed to the “r” rolled up. They admitted that their language was very difficult. A finno – ougrienne language, like Finnish, but not with the same tones, music. Magyar is more guttural. It is a language with declensions with the possibility of composing very long words as in German or in Turkish, by the addition of words, adjectives. We crossed another group of Hungarians. In the car park of Proiona, there was numerous cars registered in the Eastern European countries (Poland, Hungary, Slovenia) and in Italy. My Hungarians proposed to drive me in a camping. I didn’t have much time left before leaving Greece by the boat from Patra. I wanted to see again Nafpaktos and they were going to the North, to Thessalonica, in opposite direction. I fell asleep in the car while they got lost in bends by going towards Katérini. They let me in a camping, randomly, filled with tiredness. We exchanged our e-mail addresses and wished good things to eachother. The camping was by the sea. A Greek mama indicated me a place near a tent in front of her caravan. The family explained to me where I was on the map. I went to sleep very early after having a shower and after phoning to the inhabitant of Litohoro who had encouraged me to climb. He was disappointed that I was suddenly so far. The next day, I went to Nafpaktos (Naupacte or Lépante). I arrived at nightfall. The camping didn’t exist any more, it had closed. A hotelkeeper, phoned to some colleagues to look for a room for me at good price. He finally advised me to go to sleep on the beach because everything was full on this weekend. I slept on the sandy beach, (a special beach which doesn't exist anymore and was dedicated to volleyball), close to the beaches of stones near the fortress of the harbour. |
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Naupacte (Nafpaktos) : la citadelle / the citadel (to castro)
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Naupacte (Nafpaktos) : la forteresse du port
The fortifications of the harbour.
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Choeurs Byzantins de Grèce dirigés par Lycourgos Angelopoulos: Hymne Acathiste à la Mère de Dieu | ||
Le matin fut exquis : quelques pas et je me baignai dans la mer fraîche et calme en contemplant une vue panoramique sur la forteresse surmontée au loin par une colline où siège la citadelle. J’allai ensuite me rincer près des cafés installés sur les graviers. Après le petit déjeuner face à la mer, je remontai l’artère principale. Un étudiant au doux sourire félin qui tenait un périptero (kiosque), amusé de me voir nettoyer à une fontaine mes affaires blanchies par le sable, m’offrit une glace et la conversation. Il rêvait de quitter le pays pour les Etats-Unis ou l’Angleterre où il trouverait du travail. Cet été 2008, c’était la troisième fois que j’entendais ce discours de la bouche d’un étudiant grec. Je n’ai donc pas été si surprise par les manifestations de décembre 2008. J’ai pris le bus pour Patra. Le bateau partait le soir pour Venise. |
The morning was delicious: some steps and I bathed in the fresh and quiet sea, contemplating a panoramic view on the fortress surmounted far off by a hill where sits the citadel. Then I went to rinse myself near cafés installed on gravels. After the breakfast in front of the sea, I went on the main street. A student, with a the soft feline smile, holding a périptero ( kiosk), was amused seeing me cleaning my stuff cleared by the sand in a fountain. He offered me an ice cream and the conversation. He was dreaming about leaving the country to the United States or England where he would find some work. This summer, 2008, it was the third time when I heard this speech from the mouth of a Greek student. So, I was not that surprised by the protests of the next December. I took the bus to Patra. The boat left in the evening to Venice. |
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Le trône de Zeus (ou couronne en grec : στεφάνι - stephani) visible en passant par le plateau des Muses.
Zeus' throne (or crown in greek : στεφάνι - stephani) that you can see from Muses plateau. Photo Internet |
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NOTA BENE : il est évident qu’il ne faut pas partir en montagne sans préparation comme je l’ai fait. Si j’ai physiquement soutenu cette petite aventure c’est parce que je fais régulièrement du sport.
Les photos qui n'ont pas d'indication d'auteur sont les miennes.
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PLEASE NOTE: obviously, don’t climb the mountain without preparation as I did. If I physically supported this small adventure it is because I regularly do sport.
The photos with no indication about the author are mine.
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Links / Liens |
Haris Alexiou : Κάνω ό, τι μπορώ (Kano o'ti boro)
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