• Constantin Cavafis : Décembre 1903 * Ο Δεκέμβρης του 1903

    Fassianos.jpg

     

    Le poète Constantin Cavafis (Κωνσταντίνος Πέτρου Καβάφης, 1863-1933) écrit en janvier 1904 :

     

    Décembre 1903

     

    Même si je ne peux pas parler de mon amour -
    si je ne dis rien de tes cheveux, de tes yeux, de tes lèvres ;
    ton visage pourtant reste gravé dans mon esprit,
    le son de ta voix reste gravé dans ma mémoire,
    et ces jours de septembre qui pointent dans mes rêves
    donnent forme et couleur à mes mots, à mes phrases,
    quel que soit mon sujet, quelque idée que j'énonce.

     

    Ο Δεκέμβρης του 1903

     

    Κι αν για τον έρωτά μου δεν μπορώ να πω —
    αν δεν μιλώ για τα μαλλιά σου, για τα χείλη, για τα μάτια·
    όμως το πρόσωπό σου που κρατώ μες στην ψυχή μου,
    ο ήχος της φωνής σου που κρατώ μες στο μυαλό μου,
    οι μέρες του Σεπτέμβρη που ανατέλλουν στα όνειρά μου,
    ταις λέξεις και ταις φράσεις μου πλάττουν και χρωματίζουν
    εις όποιο θέμα κι αν περνώ, όποιαν ιδέα κι αν λέγω.

     

     

                                                                                                                   
      Traduction de Dominique Grandmont, En attendant les barbares et autres poèmes, Gallimard.   Κωνσταντίνος Π. Καβάφης, 1904
    Texte original

     

    En 1998, Socratis Malamas (Ο Σωκράτης Μάλαμας) donne son interprétation musicale au poème et le chante (album 13000 μέρες- 13000 jours, 1998) :

     

    C'est ensuite en 2007 que Dimitris Papadimitrou met en musique le poème et Alkinoos Ioannidis interprète la chanson :

    Tableau en tête d'article : Αλέκος Φασιανός: Ο Καλύτερος μου Φίλος στο Μπαλκόνι
                                         Alekos Fassianos : Mon meilleur ami sur le balcon

    Liens / Links :
    Cavafis' website
    Biographie de l'auteur
    Constantin Cavafy (wikipedia)
    English wikipedia
    Cavafiscompupress.com (site en hommage à l'auteur avec de nombreux poèmes en Grec et traduits en Anglais)

    Quelques poèmes de Cavafis sur ce blog   


              

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  • Commentaires

    1
    Mardi 12 Octobre 2010 à 07:10
    Grèce à l'Ouest

    Bonjour ! J'aime beaucoup l'interprétation de Malamas. En revanche, je trouve la musique de Papadimitriou quelque peu grandiloquente ... Encore que pour ce poème-ci, elle "passe", mais dans "Mer matinale", je ne l'a pas supportée.  Un très beau Fassianos en entrée !

    2
    Mardi 12 Octobre 2010 à 07:48
    Dornac

    Merci pour ce commentaire.

    Moi aussi j'aime beaucoup Malamas. Il paraît que son succès en Grèce est assez récent par rapport aux autres "grands" (5-6 ans m'a-t-on dit).

    Pendant longtemps je n'ai pas supporté non plus la musique grandiloquente. Mais à force d'écouter de tout, de chercher partout, mon oreille s'est retournée, elle est devenue plus maléable, elle s'est assouplie, au moins dans le jugement. En fait, je crois qu'il y a des moments pour écouter certaines choses et pas d'autres, en fonction des états d'âmes.

    En réfléchissant un peu sur la grandiloquence de certains morceaux de musique grecque, j'ai pensé à celui qui est considéré comme le chef de file de la musique grecque moderne, Mikis Théodorakis. Il a fait des musiques très souvent grandiloquentes, même si les interprétations de Maria Farantouri nuancent beaucoup cette énergie. Un souffle débordant qu'on comprend après des années d'étouffement politique en Grèce. Hadjidakis est peut-être plus posé, plus poétique et plus proche de l'expression distanciée qu'on trouve dans le rébétiko que lui, qu'en pensez-vous?

    Pendant longtemps aussi, je n'ai pas aimé Vangelis. Pour moi c'était quasiment de la musique de supermarché. Je reviens de plus en plus sur ce jugement parce que j'ai écouté plusieurs de ses oeuvres. En connaissant un peu plus les compositeurs, les chemins par lesquels ils sont passés, on interprète différemment certains gestes qui peuvent paraître brusques ou pompeux. Et puis c'est une question de registre aussi. Vangelis est très demandé pour la musique de film, alors l'ombre de Wagner est toujours présente.

    Enfin, pour Mer matinale, je trouve que Papadimitriou a été modeste en s'inspirant de Debussy (La mer) et de Saint-Saens (Le carnaval des animaux). Modeste parce qu'on croirait qu'il n'a pas osé s'en différencier.

    3
    Mardi 12 Octobre 2010 à 14:43
    Grèce à l'Ouest

    Telle que je la reçois ( et depuis si longtemps !) la musique de Theodorakis n'est pas grandiloquente : elle est "inspirée" et elle "emporte" par sa force de vie (de vouloir vivre jusqu'au bout, jusque la dernière minute), par l'inventivité de l'instrumentation. Maria Farandouri n'est jamais grandiloquente : quant à la musique de Matthausen, elle est tout, sauf "guillerette". A mon avis.

    4
    Mardi 12 Octobre 2010 à 15:29
    Dornac

    Je suis d'accord aujourd'hui, mais la première fois que j'ai écouté Théodorakis, j'ai aimé tout en le trouvant grandiloquent. Et je pense que c'était parce que je n'étais ni informée ni tout à fait réceptive ce jour là.

    5
    Mardi 12 Octobre 2010 à 15:33
    Dornac

    Merci pour ces références que je vais consulter parce que je ne connais pas encore TOUT Théodorakis.

    Axion esti... ha.... oui... c'est tellement beau que c'est trop facile de l'aimer!

     

     

    6
    Mardi 12 Octobre 2010 à 17:15
    Dornac

    Le fugitif (lien) avec la traduction en italien.

    C'est bien ça?

    7
    mousikimouaresi
    Jeudi 18 Avril 2013 à 09:43
    mousikimouaresi

    « En fait, je crois qu'il y a des moments pour écouter certaines choses et pas d'autres, en fonction des états d'âme »

    c'est aussi mon avis, et je serais tentée de dire que la frontière est parfois ténue entre « grandiloquence » et... lyrisme. Peut-être trouvons-nous parfois grandiloquente une musique qui nous interpelle sans que nous comprenions quelle rage pousse ce musicien à « en faire tant » - et en creusant un peu, on comprend mieux...

    Pour ce qui est de Theodorakis, il a souvent aussiutilisé le décalage dans la mise en musique des textes : dans la Cantate de Mauthausen, souvenez-vous de cette ironie extraordinaire de « ODrapetis » (le fugitif du camp de concentration, que les braves gens « chrétiens » livrent aux SS), sur une musique guillerette, complètement ironique envers l'Allemagne, pays de haute civilisation occidentale.

    On peut aussi citer dans le « cycle Farantouri », « kourastika na se krato... » : lisez les paroles, la musique est d'une sobriété totale par rapport au sens, plutôt sombre...

    Enfin, Hadzidakis est sans doute d'une « esthétique » plus « occidentale » ; j'aime ses chansons. Mais à mon goût, Theodorakis a un autre « souffle » - quitte à ce que cela prenne des formes qui nous soient plus « étrangères ». Pour moi, Axion Esti, c'est extraordinaire.

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    8
    mousikimouaresi
    Jeudi 18 Avril 2013 à 09:43
    mousikimouaresi

    à grece à l'ouest :

    pour "Mauthausen" "guilleret", il ne s'agit bien sûr pas d'"asma asmaton", mais du numéro 3 de la cantate : "le fugitif" (Ο Δραπετης), dont la musique est ironique par rapport au sens des paroles.

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