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Eteros Ego (L'Autre moi), un film de Sotiris Tsafoulias * Έτερος Εγώ, 2016
Un film policier de Sotiris Tsafoulias qui tient en haleine...
Je n'ai pas l'habitude de voir des films policiers et j'ai pensé que ce (bon) film, qui m'a tenu en haleine jusqu'à la fin, était destiné à la télévision (sans péjoration), pour des raisons que j'ignore (le thème policier ? Le montage ? Le jeu des acteurs?) Le début rappelle même, dans la façon de filmer, une publicité, à cause de son côté lisse et très rapide. En s'installant (le film change de rythme et ralentit à chaque fois qu'il est centré sur le personnage principal), on le ressent davantage comme un film de cinéma qu'on aurait dit sorti d'un livre de Markaris (le scénario a été écrit par le réalisateur Sotiris Tsafoulias). Si vous avez lu la trilogie de la crise, vous retrouverez ici la même dynamique du criminel : la vengeance contre la corruption. Comme lorsqu'on lit Markaris, on jubile un peu des crimes commis, on ne peut s'empêcher d'apprécier le choix des victimes, corrompues par l'argent (διαφθορά, diafthora : corruption).
Il y a la mort violente et il y a la mort à petits feux avec des scènes émouvantes de « petits arrangements avec les morts », sur la disparition des êtres chers, car pour l'enquêteur et personnage principal, Dimitris Lainis (Pigmalion Dadakaridis) un professeur d'université en criminologie, vie privée et vie professionnelle s'entremêlent par échos.
Aussi « Eteros ego » s'amuse avec des interrogations métaphysiques, car Dimitris, faisant des liens entre les crimes en série, est, comme dirait Alain Créhange dans « L'ornithorinque est un salopare », un « absenthéiste »*. Le jeu de l'acteur d'ailleurs (au-delà du jeu de mot en français) est absent à lui-même car figé dans la douleur de ses propres deuils. Pour être tout-à-fait exact, pour lui, Dieu n'est pas tout-à-fait absent, il est là de temps en temps (je n'ai pas d'idée concernant la dénomination de ce type de croyance – l'« alternathéisme » ? **). À ce propos, une dame va lui dire que Dieu existe mais qu'il est souvent en retard (« retardathéisme »?).Passons sur la métaphysique, car la clé de voûte véritable de ce film est Pythagore et sa théorie des nombres amicaux (qui donne le nom au film), de « l'autre moi ». Dans cette théorie, la somme des diviseurs d'un nombre amical doit être égale à l'autre nombre amical et réciproquement. Les crimes sont signés par des citations de Pythagore et le chiffre 220 révélé à notre héros par un professeur de mathématiques français (François Cluzet en « guest star ») comme étant un chiffre amical. D'ailleurs, le criminologue fera comme nous, il sera amical avec le monstre sanguinaire – et réciproquement. Au milieu du chaos, il y a cette douceur à la grecque, infusée tel un tsai tou vounou.
Bien, j'ai tout dit, mais heureusement, vous n'avez sans doute rien compris. Alors regardez le film, il est ci-dessous en version intégrale (sous-titrée en français) !
* Alain Créhange parle d'« absenthéisme » en le définissant de la manière suivante : « doctrine religieuse qui affirme que Dieu existe, mais qu'il n'est pas là en ce moment. » Il cite alors (de façon déformée et opportuniste, bien sûr) Jean-Paul Sartre : « L'absenthéisme c'est Dieu. Dieu c'est la solitude des hommes ». Le livre d'Alain Créhange, « l'ornithorinque est un salopare » (éditions Mille et une nuits, 2006) est un recueil exceptionnel de mots-valises foisonnant d'imagination.
** le problème d'une telle définition est qu'on pourrait l'identifier à la doctrine d'une secte « alter », coulant dans le même courant que les « altermondialistes » par exemple, avec des « alter pensances » et des « alter bienséances ».
Le film intégral (1h40):
Vidéo : sotiris tsafoulias
Pour accéder aux sous-titres: cliquez comme suit sur la bande inférieur de la vidéo de Youtube
(à droite des sous-titres, vous réglez les paramètres - petite roue - en indiquant la langue de la traduction) :
Distribution :
Pigmalion Dadakaridis : Professor Dimitris Lai
Dimitris Kataleifos : Aristotelis Adamantinos
Manos Vakousis : Apostolos Barassopoulo
Ioanna Kolliopoulou : Sofia
François Cluzet : Marcel de Chaffe
Kora Karvouni : Danae
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Interviews à la première du film (en grec)
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Tags : Cinéma grec, Sotiris Tsafoulias, Eteros Ego, The Other Me, film policier, François Cluzet
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Commentaires
2O MelissokomosJeudi 20 Décembre 2018 à 18:573FrédéMardi 2 Avril 2019 à 23:04
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κίτρινο γιλέκο !
δεν το διάβασα