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Kostas Karyotakis : Nuit * Νύχτα
Νύχτα
Στις μεσονύχτιες στράτες περπατάνε
αποσταμένοι οι έρωτες
κι οι γρίλιες των παράθυρων εστάξανε
τον πόνο που κρατάνε
Στις στέγες εκρεμάστη το φεγγάρι
σκυμμένο προς τα δάκρυα του
κι η μυρωμένη λύπη των τριαντάφυλλων
το δρόμο της θα πάρει
Ολόρθο το φανάρι μας σωπαίνει
χλωμό και μυστηριώδικο
κι η πόρτα του σπιτιού μου είναι σα ν' άνοιξε
και λείψανο να βγαίνει.
Σαρκάζει το κρεβάτι τη χαρά τους
κι αυτοί λέν πως έτριξε·
δε λεν πως το κρεβάτι οραματίζεται
μελλοντικούς θανάτους.
Και κλαίνε οι αμανέδες στις ταβέρνες
τη νύχτα την αστρόφεγγη
που θα' πρεπε η αγάπη ναν την έπινε
και παίζουν οι λατέρνες.
Χυμένες στα ποτήρια καρτερούνεοι λησμονιές γλυκύτατες·.
οι χίμαιρες τώρα θα ειπούν το λόγο τους
και οι άνθρωποι θ' ακούνε
Καθημερνών χαμώνε κοιμητήρι
το πάρκον ανατρίχιασετην ώρα που νεκρός κάποιος εκίνησε
να πάει στη χλόη να γείρει.Nuit
Toute la nuit durant, les amours traînent
leur lassitude sur les routes,
par les fenêtres lentement la douleur goutte,
que les volets retiennent.
Dessus les toits s'est accrochée la lune
versant des larmes de détresse,
et des roses d'ici l'odorante tristesse
s'en va dans la nuit brune.
Le dos bien droit, blême, le réverbère
garde, mystérieux, le silence,
et ma porte s'ouvrant, on dirait que s'avance
un mort, pour qu'on l'enterre.
Le lit couvrant de sarcasmes leur joie,
ces gens-là, naïfs, s'imaginent
qu'il grince. Ils n'ont pas vu ce que le lit devine :
la mort qu'on leur envoie.
Dans les tavernes, des voix attendries
pleurent la nuit et ses étoiles
que l'amour devrait boire, et partout se trimbale
l'orgue de barbarie.
Et les oublis délectables attendent,
qu'on nous a versés dans nos verres ;
voici venir l'instant où parlent les chimères
afin que tous entendent.
De nos malheurs quotidiens cimetière
le jardin public est fébrile,
quand soudain le traverse un mort qui va, tranquille
dormir dans la bruyère.Traduction de Michel Volkovitch Tableau en tête d'article de Yorgos Hatzimichalis (Γιώργος Χατζημιχάλης)
Mis en musique par Lena Platonos et interprété par Savina Yannatou :
Je continue à répondre à vos commentaires, dès que possible
Liens / Links :
D'autres chansons de l'album Karyotakis, 13 chansons (Καρυωτάκης-13 Τραγούδια, 1982):
Un sourire - χαμόγελο (youtube)
Printemps - Άνοιξη (youtube)
Nuit -Νύχτα (youtube)
À un ancien camarade étudiant - Σε Παλιό Συμφοιτητή (youtube)
Enfants-Παιδικό (youtube)
La petite lune ce soir - Το φεγγαράκι απόψε (youtube)
Comme un bouquet de roses - σα δέσμη από τριαντάφυλλα (youtube)
Tes lettres -Τα γράμματά σου (youtube)
Critique -Κριτική (youtube)
Les basses terres et le cimetière - Η πεδιάς και το νεκροταφείον (youtube)
Seul * Μόνο (sur ce blog, avec le poème)sur ce blog :
Kostas Karyotakis
Lena Platonos et Savina Yannatou
♫ ♪ Musiciens et musiciennes grecs (T à Z)
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Poèmes de Karyotakis sur le blog d'OulipiaLena Platonos (myspace)
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Tags : greek poetry, poésie grecque contemporaine, Karyotakis, Nuit
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Commentaires
Chaque publication est un ravissement total ! Vraiment bravo et félicitations pour toute cette beauté et ces enseignements que vous nous offrez !
Merci, ce que vous dites tombe pile au moment où je pensais arrêter mon blog parce que j'en ai marre d'enrichir financièrement des inconnus depuis plus de dix ans. On fabrique de plus en plus de sites esclavagistes, fondés sur "la soumission volontaire", puisque faire ce blog, par exemple, a toujours été un plaisir pour moi, mais que sont ces plateformes sinon des machines à fric ?
Je n'ai pas le temps de fonder mon propre site et j'ai toujours été prisonnière de ça.
Au bout de plus de dix ans je n'ai même pas atteint mon objectif : faire connaître la culture grecque et la musique grecque en particulier. Les Français sont complètement imbibés de musique anglo-saxonne, ils ne peuvent plus s'en sortir, c'est foutu. Ils viennent sur mon blog piquer des photos, montrer à leurs clients des belles photos pour valoriser les voyages qu'ils proposent dans leur agence et basta... quelques fidèles qui connaissaient déjà la Grèce avant que je n'en parle (sans doute comme vous) viennent de temps en temps pour l'oxygène, comme moi quand je fais mes recherches et que je publie mon article.
Il n'y pas que les blogs dans ce cas là... Voyez dans le monde de l'enseignement qui se numérise et où l'on crée des plateformes de partages de documents, "c'est super !" À l'intérieur, il y a du travail de tri et d'analyse, et ces plateformes vont s'enrichir de documents fabriqués par des profs de bonne volonté qui aiment leur métier... de façon totalement gratuite sans rien recevoir ! pas une seule roupie! C'est la passion qui nous guide, le plaisir de montrer qu'on aime et d'aimer partager, transmettre, diffuser. Pendant ce temps, des gens se remplissent les poches.