• Nefeli

    Photo tirée du film Odyssea d'Andrei Konchalovsky
    Picture from
      .

     

    Ah, Αχ ! J’apprends le Grec au rythme d’un escargot par temps sec, c’est-à-dire len-te-ment et parfois endormie recroquevillée au fond de ma coquille.

    Alors que le soleil revient en France, je découvre que « Nefeli » n’est pas le nom d’une fleur.

    J’ai chanté (approximativement) plusieurs fois les Nefelis en croyant que c’était des fleurs :

     

     

    Ah, Αχ ! I am learning Greek like a snail by an arid day weather: slow-ly and sometimes asleep inside my shell.

    Just when the sun is coming back in France, I discover that “Nefeli” is not the name of a flower.

    I have (roughly) sung Nefelis believing that it was flowers:

     


    Nefeli (
    paroles- lyrics : Odysseus Elytis / musique -music : Angelique Ionatos)
     

     

    Non, les Nefelis que chantent si souvent les Grecs, c’est précisément ce que je voudrais voir disparaître du ciel parisien et qui est si rare dans le ciel des Hellènes en été : ce sont les nuages, en grec ancien.

    C'est aussi un prénom féminin.
     

     

    No, Nefelis sung by Greek people, are precisely what I would like to get rid of when I watch parisian sky, and which are so rare in Hellens' sky in summer: “clouds” in ancient greek.

    It's also a feminine name.

    J’envie ce bleu permanent de leur ciel fixé comme une plaque immuable et qui comme une colonne vous traverse pour vous enraciner les pieds en terre.

    Il fait si chaud en Grèce que les nuages s’évaporent, tout comme les lignes baveuses des avions –réduits ici à de microscopiques mouches blanches-, alors que chez nous, ils gribouillent le ciel d’un quadrillage blanc persistant.

    Avec un tel ciel, si sûr, si obstinément bleu, on comprend que les Grecs soient attachés avec confiance à leurs dieux, unique ou plusieurs.

     

     

    I envy this permanent blue of their sky, settled like an unchanging slab and which, like a column, goes through you to root your feet in earth.

    It’s so hot in Greece that the clouds evaporate, as well as the slobbering lines of the planes –reduced at micro white flies here-, and which in France, scribble the sky in a persisting white squared draw.

    With such a secured sky, so obstinately blue, we understand that Greeks are attached to their gods with trust,  the one or severals.

    Les Météores

     

    La clarté de la lumière grecque, décrite par Odysseus Elytis, par Kazantzakis cette force découpe avec douceur les objets en soulignant nettement leur trait.

    Ce n’est pas comme notre ciel inconstant, qui chougne, qui grogne, qui pleurniche incessamment, qui blanchit froidement, qui a le teint blafard, le front grisâtre : un ciel dépressif et malade.

    Que voulez-vous construire avec un ciel pareil ?

    La civilisation vient du Sud.

     

     

    The lightness of the sun, sung by Odysseus Elytis, by Kazantzakis this strengh cuts with softness the objects giving them sharpness.

    It’s not like our fickle sky, which is snivelling, bathed in tears like a hired mourner, which is grunting, which is coldly whitening, with its pallid complexion, its grayish forehead : a depressive and sick sky.

    What could you build with such a sky?

    Civilization comes from the South.

    Non, nos nuages ne sont pas de jolis barbus ventrus.

    Nos nuages voguent rarement seuls, ils ne s’égarent pas, ils avancent au son du tambour, comme de braves soldats, ils forment une milice offensive qui assiège le ciel « bas et lourd » vous dirait Baudelaire, ils viennent tyranniser notre espoir, ils viennent avec des crissements nous souffler que TOUT EST DIFFICILE.

    Et le froid devient insidieux, grâce à leur camisole humide, il nous gèle et pénètre nos vêtements et notre chair jusqu’à l’os.

    La nuit, les nuées, le brouillard cachent les monstres, Nephelè engendra les centaures.

     

     

    No, our clouds are not handsome bearded potbellied shapes.

    Our clouds are weaving rarely alone, they are not bewildered, they flow in rythm with the drums, like brave soldiers, they compose an offensive militia which besiege the sky “heavy and low” as Baudelaire would tell you, they come to tyrannize your hope, they come with grindings to whisper to your ear that EVERYTHING IS DIFFICULT.

    And coldness becomes insidious, thanks to their wet straight-jacket, it freezes us and penetrate our clothes and our flesh until bones.

    At night, smog, fog hide monsters, Nephele begot the centaurs.

     

    Fuck, they recognized me !

     

    Parfois, nous aimions la pluie, à l’époque où les chanteurs français avaient une voix et un chant.

    Nous aimions celle de Nantes, celle de Brest, « rappelle-toi, Barbara », lorsque tu écoutais la pluie tomber en attendant Pierre : « et j’entends le clapotis du bassin qui se remplit, Oh mon Dieu que c’est joli, la pluie… ».

     

     

    Sometimes, we liked rain,  when French singers had a voice and a melodic line.

    We used to like the rain of  Nantes,  the one of Brest, “rappelle-toi Barbara” (“remember Barbara”), when you were listening to the raindrops, waiting for Pierre : « et j’entends le clapotis du bassin qui se remplit, Oh mon Dieu que c’est joli, la pluie… » (“and I hear the lap of the filling pound, God, how lovely is the rain...”).

     
      
    Barbara : Pierre
    Video : Leonardo Sparace

    Les Nefelis grecs, ceux qui descendent le matin de la montagne sur le village d’Olympos de l’île de Karpathos, les Nefelis grecs, comme la rosée rafraîchissante, m’ont fait sortir de ma coquille craquelée par la sécheresse et mes antennes se tendent tendrement : je veux bien regarder les fleurs de coton blanc qui bombinent dans le ciel parisien, mais je me languis de toi, ô ellenikos ouranos !     Greek Nefelis, the ones that go down in the morning from the mountain on the village of Olympos in Karpathos island, greek Nefelis, like the refreshing dew, made me going out of my shell crackled by the dryness and my feelers are tenderly stretching out : I will watch the white cotton flowers bouncing in the parisian sky, but I miss you, ô ellenikos ouranos !
                                         

     


    Voir aussi dans ce blog, le poème d'Odysseas Elytis tiré de Marie des Brumes et mis en musique par Angelique Ionatos :
    Odysseas Elytis : Η νεφέλη - La Nuée -


    Pour ceux qui sont amoureux des nuages voici deux liens bien douillets :
    un article de "langue, sauce piquante"
    et
    http://coucouville.blogspot.com/

    « Angelique Ionatos en concertReconstructing Ancient Greek music »
    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks Pin It

  • Commentaires

    1
    Vendredi 18 Juin 2010 à 17:03
    Dornac

    Une video où l'on voit défiler les Nefeli... Erofili est la chanteuse du groupe Triphono.
    Les paroles sont de Lina Nikolakopoulou.

    Si la video s'est dissoute dans le commentaire, CLIQUER ICI.

    <object width="480" height="385"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/v/O4OAormvM8c&hl=fr_FR&fs=1&"></param><param name="allowFullScreen" value="true"></param><param name="allowscriptaccess" value="always"></param><embed src="http://www.youtube.com/v/O4OAormvM8c&hl=fr_FR&fs=1&" type="application/x-shockwave-flash" allowscriptaccess="always" allowfullscreen="true" width="480" height="385"></embed></object>

     

    <object width="480" height="385"> <param name="movie" value="http://www.youtube.com/v/O4OAormvM8c&hl=fr_FR&fs=1&"> <param name="allowFullScreen" value="true"> <param name="allowscriptaccess" value="always"> <embed type="application/x-shockwave-flash" width="480" height="385" src="http://www.youtube.com/v/O4OAormvM8c&hl=fr_FR&fs=1&" allowscriptaccess="always" allowfullscreen="true"> </object>
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :