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Yannis Ritsos : Notre pays * ο τόπος μας
NOTRE PAYS
Nous sommes allés sur la colline pour voir notre pays-
quelques pauvres terrains, des pierres, des oliviers.
Des vignes qui descendent le long de la mer. Près de la charrue,
fume un petit feu. Les habits du grand-père,
nous en avons fait un épouvantail pour les corneilles
Nos journées s'en vont leur chemin pour un peu de pain et beaucoup de lumière.
Sous les peupliers brille un chapeau de paille.
L'oiseau sur la clôture. La vache dans le jaune.
Comment se fait-il que d'une main de pierre nous ayons pu aménager
nos maisons, notre vie ? Sur les chambranles de nos portes,
il y a encore la fumée des cierges de Pâques-
de toutes petites croix noires tracées, d'année en année,
par les morts
qui venaient de fêter la Résurrection. On l'aime beaucoup, ce pays,
avec patience, avec fierté. Toutes les nuits, du puits asséché,
les statues sortent avec précaution et montent sur les arbres.Ο ΤΟΠΟΣ ΜΑΣ
Ανεβήκαμε πάνω στο λόφο να δούμε τον τόπο μας-
φτωχικά, μετρημένα χωράφια, πέτρες, λιόδεντρα.
Αμπέλια τραβάν κατά τη θάλασσα. Δίπλα στ'αλέτρι
καπνίζει μια μιρκή φωτιά. Του παππουλή τα ρούχα
τα σιάξαμε σκιάχτρο για τις κάργιες. Οι μέρες μας παίρνουν το δρόμο τους για λίγο ψωμί και μεγάλες λιακάδες.
Κάτω απ' τις λεύκες φέγγει ένα ψάθινο καπέλο.
Ο πετεινός στο φράχτη. Η αγελάδα στο κίτρινο.
Πώς έγινε και μ' ένα πέτρινο χέρι συγυρίσαμε
το σπίτι μας και τη ζωή μας; Πάνω στ' ανώφλια
είναι η καπνιά, χρόνο το χρόνο, απ' τα κεριά του Πάσχα-
μικροί-μικροί μαύροι σταυροί που χάραξαν οι πεθαμένοι
γυρίζοντας απ' την Ανάσταση. Πολύ αγαπιέται αυτός ο τόπος
με υπομονή και περηφάνεια. Κάθε νύχτα απ' το ξερό πηγάδι
βγαίνουν τ' αγάλματα προσεχτικά κι' ανεβαίνουν στα δέντρα.Léros, 13.XII.67
Οτοίχος μέσα στον καθρέφτη, Le mur dans le miroir,
traduction Dominique Grandmont, Gallimard, 2001, p.64Léros, 13.XII.67
Από το Ο τοίχος μέσα στον καθρέφτη.
Tableau en tête d'article : Τάσος Μαντζαβίνος (Tassos Mantzavinos également orthographié Tasos Madzavinos).
Liens/Links
Autres poèmes de Yannis Ritsos sur ce blog :
Yannis Ritsos : poèmes
Epitaphe * Un jour de mai, tu m'as quitté
Και να, αδελφέ μου * Et voilà, mon frère
Erotika (extraits)
Biographie (Guy Wagner sur le site de M. Theodorakis)
http://www.ypsilonediteur.com
Biographie sur projethomere.comhttp://www.aujourdhui-poeme.fr
Je réponds aux commentaires avec plaisir. Ils sont modérés pour éviter les publicités pleines de virus (il faudra un peu de patience avant de les voir paraître).« La vallée des papillons à Rhodes* Η κοιλάδα των πεταλούδωνBrassens : les sabots d'Hélène * soutenons les Grecs ! »
Tags : Yannis Ritsos, Poésie grecque contemporaine, σύγχρονη ελληνική ποίηση, greek contemporary poetry, greek poet
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Commentaires
J'aime beaucoup la force patriote de Ritsos : "Ne pleure pas la Grèce", ti romiosini, min ti klais et quand ils serrent les poings, tagada tsoin tsoin !
Tu es prête pour le 19 octobre ?
Pour la grève générale ??? ... On a un certain entraînement ...J'ai le chic pour aller à Athènes quand il y a grève de stransports... ça me muscle les mollets de parcourir la ville à pieds et ça m'a permis de découvrir plein de lieux sympas ...
Quelle bonheur de découvrir aujourd'hui ce blog, car je suis d'origine grecque, très attachée à mes racines (mais dur pour moi d'apprendre la langue !)
A très bientôt. J'aime particulièrement Angelique Ionatos que j'ai eu la chance de voir plusieurs fois sur scène.
Tu n'y vas pas en voiture ? Parce que Nafplio-Athènes à pied, ça muscle encore mieux ! et Nafplio-Athènes avec les dents (sans les déchausser) ?
Non ! on reste à Nauplie ... il y a des choses qui se passent aussi et nous avons un goupe d'Indignés - certes modeste - mais décidé .
En Grèce, il faut parler avec les grecs qui ne connaissent pas un mot de langue étrangère (c'est rare mais ça se trouve).
Fabriquez des marionnettes pour remplacer les absents. Faites-en plusieurs (avec des Karaghiozis) et l'une d'elles sera comme celle d'Ariane (Mnouchkine) guidant le peuple dans les manifs.
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Oui on l'aime beaucoup ce pays ...