-
La vallée des papillons à Rhodes* Η κοιλάδα των πεταλούδων
Un sous bois, 24 km au sud-ouest de la ville de Rhodes. Pétaloudès : la lumière y pénètre par spots épars, très vive, très blanche.
On suit un ruisseau en pente jusqu'au sommet où se trouve une aire de repos surplombée d'une petite église.
On ne s'en rend pas compte tout de suite, ce bois humide, silencieux, cache en évidence sur sa roche et sur les troncs des arbres en mousse, des milliards de papillons dissimulés sous une cape noire. Il suffit d'un seul pour éveiller tous les autres et tout à coup l'espace est inondé de tâches de sang, le rouge est le revers de leurs ailes : les papillons s'agitent, virevoltent, frétillent. Des milliards couleur rubis s'échappent de l'ombre.
On l'appelle en France "écaille chinée" (euplagia quadripulagia).
Un crocodile de bois couvert de parasites
L'oeil du croco
Un texte et une musique d'Alkinoos Ioannidis, Papillon noir (Μαύρη πεταλούδα):
Μαύρη πεταλούδα
Αχ πως μικραίνει η απόσταση
κάτω απ' το φύλλο που πέφτει
Αχ πως ο χρόνος σηκώνεται
και φανερώνεται άδειος
Πίσω, πίσω απ' τη σιωπή πνιγμένο
πλοίο νεκρό αντίο στην κουπαστή
Πίσω, πίσω απ' τη φωνή αδειάζει
η σκέψη και ακούει τη λέξη να ηχορραγεί
Μαύρη πεταλούδα παράξενη
μέσα στην ομίχλη διάφανη
Όποιος δε σε βλέπει ξεχνά
Και όποιος δεν θυμάται
μαύρο θάνατο κοιμάται
Αχ πως ηχούν τα βήματα
μέσα στο άδειο τοπίο
Αχ πως φυτρώνει στο χώμα
γεμάτο χρώματα τραγούδι
Κι όταν το ποίημα ανοίγει μια χαράδρα
πίσω απ' τα κάδρα της γιορτής
Βγαίνει πάνω απ' τις χαρές
πάνω απ' τις σφαγές μας
πεταλούδα με τη φτερούγα
να αιμορραγεί
Μαύρη πεταλούδα παράξενη
μέσα στην ομίχλη διάφανη
Όποιος δε σε βλέπει ξεχνά
Και όποιος δεν θυμάται
μαύρο θάνατο κοιμάταιPapillon noir
Ah Comme la distance raccourcit
sous la feuille qui tombe
Ah, comme le temps se lève
et paraît vide
Derrière, derrière le silence,
un bateau noyé, un adieu mort dans le rempart
Derrière, derrière la voix, la pensée vidée
entend le mot et le questionne en écho
Étrange Papillon noir
dans le brouillard transparent
Celui qui ne te voit pas oublie
Et celui qui ne se souvient pas
Dort d’une mort noire
Ah comme les pas tonnent
dans le paysage vide !
Ah que de chansons poussent de la terre
pleines de couleurs !Et lorsque le poème s’ouvre sur un ravin
derrière les carcans d’une fête
Il émerge au-dessus des joies,
au-dessus de nos abattements
un papillon avec un battement
d’aile qui saigne
Étrange Papillon noir
dans le brouillard transparent
Celui qui ne te voit pas oublie
Et celui qui ne se souvient pas
Dort d’une mort noireTraduction personnelle* * autres propositions de traduction bienvenues (voir commentaires).
Une Vénus
De plus près...
Photos personnelles
Voir aussi :
Alkinoos Ioannidis sur ce blog :
Alkinoos Ioannidis, concert à Epidaure, 17 juillet 2009
Constantin Cavafis : Mer matinale
« Football : Leibniz battu par Socrate (match Grèce / Allemagne)Yannis Ritsos : Notre pays * ο τόπος μας »
-
Commentaires
C'est l'atmosphère confinée des sous-bois et l'abondance végétale, sans doute. J'ai un vague souvenir des Antilles (j'avais 6 ans).
Incroyable! On se croirait dans un quelconque pays nordique. On s'attend à voir fées et trolls apparaitre.
Filakia.
Rhodes me laisse à chaque fois une impression étrange (la ville, le site de Lindos, maintenant la vallée des papillons, et je parlerai d'autres sites de l'île encore). Mais il n'y a pas que Rhodes, beaucoup de lieux en Grèce sont comme ça. Je connais deux autres forêts à lutins : l'une au mont Pélion, l'autre est le sous-bois au pied des Météores.
Υπέροχες φωτό εκπληκτικό μέρος!
Και η επιλογή της μουσικής μαγευτική!
Φιλιά θαλασσινά από Ελλάδα!
Tu me donnes l'envie d'y aller ! Mais je redoute la foule et je suppose qu'en hiver les papillons dorment, non ?
Merci, merci pour cette plongée dans "la valle delle farfalle" ! C'est le nom que j'ai retenu de la visite de cette vallée des papillons quand j'avais... seize ans ! La guide avait commenté la visite en anglais et en italien !!! Mais je garde un souvenir ébloui de l'endroit où je ne suis jamais retournée depuis...
Ajouter un commentaire
Je n'ai jamais été à Rhodes ... On croirait les Antilles