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Nikos Kavvadias : Amertume * Πικρία
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Πικρία
Ξέχασα κεῖνο τὸ μικρὸ κορίτσι ἀπὸ τὸ Ἀμόι
καὶ τὴ μουλάτρα ποὺ ἔζεχνε κρασὶ στὴν Τενερίφα,
τὸν ἔρωτα, ποὺ ἀποτιμάει σὲ ξύλινο χαμόι,
καὶ τὴ γριὰ ποὺ ἐμέτραγε μὲ πόντους τὴν ταρίφα.
Τὸ βυσσινὶ τοῦ Τισιανοῦ καὶ τοῦ περμαγγανάτου
καὶ τὰ κρεβάτια ξέχασα τὰ σαραβαλιασμένα
μὲ τὰ λερὰ σεντόνια τους τὰ πολυκαιρισμένα,
γιὰ τὸ κορμί σου, ποὺ ἔδιωχνε τὸ φόβο τοῦ θανάτου.
Ὅ,τι ἀγαποῦσα ἀρνήθηκα γιὰ τὸ πικρό σου ἀχείλι:
τὸν τρόμο ποὺ δοκίμαζα πηδώντας στὸ κατάρτι,
τὸ μπούσουλα, τὴ βάρδιά μου καὶ τὴν πορεία στὸν χάρτη,
γιὰ ἕνα δυσεύρετο, μικρὸ θαλασσινὸ κοχύλι.
Τὸν πυρετὸ στοὺς Τροπικούς, τοῦ Rio τὴ μαλαφράντζα,
τὴν πυρκαγιὰ ποὺ ἀνάψαμε μία νύχτα στὸ Μανάο.
Τὴ μαχαιριὰ ποὺ μοῦ ῾δωσε ὁ Μαγιάρος στὴν Κωστάντζα
καὶ «Σὲ πονάει μὲ τὴ νοτιά; - Ὄχι ἀπ᾿ ἀλλοῦ πονάω.»
Τοῦ τρατολόγου τὸν καημό, τοῦ ναύτη τὴν ὀρφάνια
τοῦ καραβιοῦ ποὺ κάθισε τὴν πλώρη τὴν σπασμένη.
Τὶς ξεβαμμένες στάμπες μου, πού ῾χα γιὰ περηφάνια
γιὰ σένα, ποὺ σαλπάρισες, γολέτα ἀρματωμένη.
Τί νὰ σοῦ τάξω, ἀτίθασο παιδί, νὰ σὲ κρατήσω;
Παρηγοριά μου ὁ σάκος μου, σ᾿ Ἀμερικὴ κι Ἀσία.
Σύρμα ποὺ ἐκόπηκε στὰ δυὸ καὶ πῶς νὰ τὸ ματίσω;
Κατακαημένε, ἡ θάλασσα μισάει τὴν προδοσία.
Κατέβηκε ὁ Πολύγυρος καὶ γίνηκε λιμάνι.
Λιμάνι κατασκότεινο, στενό, χωρὶς φανάρια,
ἀπόψε ποὺ ἀγκαλιάστηκαν Ἑβραῖοι καὶ Μουσουλμάνοι
καὶ ταψιδέψαν τὰ νησιὰ στὸν πόντο, τὰ Κανάρια.
Γέρο, σοῦ πρέπει μοναχὰ τὸ σίδερο στὰ πόδια,
δύο μέτρα καραβόπανο, καὶ ἀριστερὰ τιμόνι.
Μία μέδουσα σὲ ἀντίκρισε γαλάζια καὶ σιμώνει
κι ἕνας βυθὸς ποὺ βόσκουνε σαλάχια καὶ χταπόδια.Amertume
J'ai oublié d'Amoï la fillette si mûre,
la métisse puant l'alcool à Ténérif,
l'amour à bon marché dans une humble masure,
et la vieille au boulier calculant les tarifs ;
le rouge du Titien et le permanganate,
les plumards défoncés que nous venions salir,
j'ai oublié les draps crasseux où l'on se gratte,
pour ton corps, qui chassait la terreur de mourir.
Pour tes lèvres de sel j'ai tout abandonné :
ma peur en me hissant au mât jusqu'à la hune,
les cartes, les boussoles et les quarts sous la lune –
pour ce tien coquillage, à nul homme donné.
La vérole à Rio, la fièvre et l'insomnie,
le feu que j'allumai un jour à Gibraltar.
Le Magyar qui me fit la peau en Roumanie,
et « Souffres-tu du vent du sud ? – Non, d'autre part. »
Le chagrin du pêcheur et du marin l'enfer,
du bateau qui s'échoue la coque déchirée.
Mes tatouages pâlis – eux dont j'étais si fier – ,
pour toi qui prends la mer, goélette parée.
Que te promettre, enfant butée, pour te garder ?
Mon salut, c'est mon sac, sous toutes latitudes.
Ce fil coupé en deux, comment le raccorder ?
Malheureux ! L'océan maudit l'ingratitude.
Polygyros , jusqu'à la côte descendu,
est devenu un port, obscur, étroit, sans phares.
Tandis que Juifs, Musulmans, tous confondus,
s'embrassent, les Açores ont largué les amarres.
Des fers aux pieds, voilà ce qu'il te faut, vieillard.
Et deux mètre de toile à voile – la plus moche.
Une méduse bleue qui t'a vu et s'approche,
et le fond de la mer où paissent les calmars.in Τραβέρσο (1975)
in Traverso (1975)
Traduction française de Michel Volkovitch
in Nikos Kavvadias Tous les poèmesMis en musique par Michael Montanaro et interprété par Nena Venetsanou (Νένα Βενετσάνου) :
Mis en musique par Thanos Mikroutsikos (au piano), interprété par Yannis Koutras et Yannis Kotsiras (à partir de la troisième strophe):
En tête d'article: un tableau de Yorgos Rorris
Liens / Links
Biographie de l'auteur sur Wikipedia
Blog Καλώδια: Lire Kavvadias en grec.
Site du traducteur (et poète) M. Volkovitch
Blog sur Nikos Kavvadias (en grec)
Sur Kavvadias (projethomère.com)
Nikos Kavvadias : Traverso (en grec)
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Tags : Nikos Kavvadias, poésie grecque contemporaine, greek poetry
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