Chios fait partie des îles à proximité de la Turquie. Une très jolie île avec de surprenants villages fortifiés médiévaux, comme celui de Pyrghi (Πυργί).

 

Localisation du village sur Google map

 

Situé dans la municipalité de Mastichochoria, c'est l'un des villages -le plus important- où l'on produit la masticha (dont la culture est reconnue comme intangible par l'UNESCO). La masticha (prononcer «mastika») est la sève de l'arbre à mastic (pistachier lenstique) qui sert principalement de parfum - parfum subtile et très particulier - pour les produits alimentaires, en outre, cultivée depuis l'Antiquité, on lui accorde des vertus magiques diverses : la masticha soigne TOUT.

 

 

 Les arbres à mastic

 

La sève coulant de l'arbre		La sève durcie : masticha (photo prise au musée de la masticha)

 

Vidéo : Sergio Cánovas
Musique de Mikis Théodorakis : Symphonie n°3

 

Le village (environ 800 habitants avec les alentours) a été bâti avant le X^e siècle rassemblant les habitations éparses pour constituer un site défensif, une protection contre les pirates, puis reconstruit selon le plan urbain médiéval par les Génois, avec une tourelle (Pyrogopoulos) qui a donné son nom au village. Il n'a pas, contrairement à d'autres, souffert du tremblement de terre de 1881. Les fouilles archéologiques attestent une occupation locale dès l'Antiquité (port romain de Caere, vers 500 avant J.-C.). Chios est en effet géographiquement bien située pour les échanges commerciaux en Méditerranée.
Les caractéristiques des maisons sont les décorations des façades appelées «ξυστά» (xysta) ou sgraffito en italien et qu'on nomme en France sgraffite : une technique de la Renaissance italienne que l'on retrouve dans d'autres pays notamment à Prague, en Turquie et ici en Grèce. Sur un enduit noir est appliquée une couche de chaux travaillée par les artistes le plus vite possible (technique semblable à la fresque) dans laquelle ils gravent des figures géométriques, des motifs floraux. Les Génois ont occupé l'île au XIV^e siècle (de 1346 à 1566), la légende dit d’ailleurs que Christophe Colomb lui-même y serait venu. La décoration serait traditionnelle et reprise dès le XIX^e siècle.

 

 

La technique du xysta est montrée dans la vidéo suivante (à partir de 36''), ainsi que la culture du mastic:

 

Vidéo : Αποστολης Φλιουκας

 

 

 

 

 

 

 

 

La maison de Christophe Colomb
Il se serait arrêté ici en 1474 lors d'une expédition commerciale
pour se procurer des cartes marines... (cliquez sur la photo pour l'agrandir)

 

L'île est passée sous la domination ottomane en 1566. C'était une île au commerce florissant et qui reste durant cette période un lieu stratégique des échanges entre l'Est et l'Ouest. C'est une île riche. Au moment de la Révolution grecque (déclenchée le 25 mars 1821), Chios est l'objet d'une offensive turque violente en réponse à la proclamation de l'indépendance unilatérale de la Grèce du 12 janvier 1822 (congrès national réuni à Épidaure) et au massacre de Tripolizza par les combattants grecs guidés par Kolokotronis. On se souvient du massacre notamment grâce au tableau de Delacroix (Scènes des massacres de Scio: familles grecques attendant la mort ou l'esclavage, 1824) qui aurait réveillé la fibre philhellène des Européens, Victor Hugo s'est joint à ce courant de soutien et L'enfant (in Les Orientales, 1828) fait également référence au massacre de Chios.

Parmi les personnalités les plus connues nées à Chios : Homère au VIII^e siècle avant J.-C, de nombreux savants et philosophes, puis plus récemment Andreas Papandreou (1919) et Mikis Theodorakis (en 1925).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Église de la Dormition (1694)

 

 

 

Église des Saints Apôtres (XIII^e siècle)

 

 Église des Saints Apôtres (XIII^e siècle)

 

 

Toutes ces photos sont les miennes

Links/ Liens

Site de l'île

Sur la masticha (vidéo anglaise)

Le massacre de Chios 

 

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