• Yannis Ritsos : Corps nu (extraits) * Γυμνό σῶμα

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    Corps nu

    Je tâte les angles de la nuit -
    ton coude, ton genou,
    ton menton.
    Des pierres dégringolent.
    Aucun bruit.
    Où es-tu ?

    La montagne entre dans la maison,
    s'assied sur mes genoux.
    Le jour fume.
    Le vent c'est encore le tien.
    Plus au loin rien.

    Viennent de plus longues nuits.
    Des plantes carnivores
    enveloppent la maison,
    enveloppent le lit.
    Tes lèvres absentes
    m'aspirent.

    Au centre du vers
    toi et toi.
    Ta respiration envahit
    tous les mots,
    tout le silence.

    Chacun de tes gestes
    a laissé
    sur la table,
    dans le placard,
    sous l'oreiller,
    une petite boîte à musique.
    J'écoute seul.

    Toute la nuit
    ton nom
    gazouille dans ma bouche,
    boit ma salive,
    me boit.
    Ton nom.

    Au téléphone
    je t'entends qui jettes
    un à un tes vêtements
    sur le plancher.
    En dernier
    ta bague.

    Tu prenais le train.
    Ne tarde pas – te disais-je.
    Plus vite, plus vite.
    Et les bouts de tes seins
    se durcissaient.

    Athènes, 25.XI.80.

          

    Γυμνό σῶμα

    Ψάχνω τίς γωνιές τῆς νύχτας -
    ὁ ἀγκώνας σου, τό γόνατό σου,
    τό πηγούνι σου.
    Πέτρες κατρακυλοῦν.
    Καθόλου θόρυβος.
    Ποῦ εἶσαι ;

    Μπαίνει τό βουνό στό σπίτι,
    κάθεται στά γόνατά μου.
    Ἡ μέρα καπνίζει.
    Ὁ ἀέρας πάλι δικός σου.
    Πιό πέρα τίποτα.

    Ἔρχονται πιό μεγάλες νύχτες.
    Σαρκοβόρα φυτά
    τυλίγουν τό σπίτι,
    τυλίγουν τό κρεβάτι.
    Τά χείλη σου ἀπόντα
    μέ ἀπομυζοῦν.

    Στό κέντρο τοῦ στίχου
    ἐσύ κ' ἐσύ.
    Ἡ ἀνάσα σου γεμίζει
    ὅλες τίς λέξεις,
    ὅλη τή σιωπή.

    Ἡ κάθε σου χειρονομία
    ἔχει ἀφήσει
    πάνω στό τραπέζι,
    μές στό ντουλάπι,
    κάτω ἀπ' τό προσκέφαλο,
    ἕνα μικρό κιβώτιο μουσικῆς.
    Ἀκούω μόνος.

    Ὅλη νύχτα
    τ' ὄνομά σου
    κελαϊδάει μέσα στό στόμα μου,
    πίνει τό σάλιο μου,
    μέ πίνει.
    Τ' ὄνομά σου.

    Ἀπ' τό τηλέφωνο
    ἀκούω νά ρίχνεις
    ἕνα ἕνα τά ροῦχα σου
    στό πάτωμα.
    Τελευταῖο
    τό δαχτυλίδι σου.

    Ἔπαιρνες τό τραῖνο.
    Μήν ἀργεῖς – σοὔλεγα.
    Πιό γρήγορα, πιό γρήγορα.
    Κ' οἱ ρῶγες τοῦ στήθους σου
    ἔσφιγγαν.

    Ἀθήνα, 25.XI.80

     
                                                                                              
        Traduit du grec par Anne Personnaz in  Erotica, ErosOnyx, 2009.     Γιάννης Ρίτσος, συλλογή Τά Ἐρωτικά, 1981.  

    Painting at the top of the article / Tableau en tête d'article : Βασίλης Σπεράντζας,  Ζευγάρι.
                                                                                      Vasilis Sperantzas, Couple.

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           Και να, αδελφέ μου * Et voilà, mon frère
           Erotika (extraits)

    Biographie (Guy Wagner sur le site de M. Theodorakis)
    http://www.ypsilonediteur.com
    Biographie sur projethomere.com

    http://www.aujourdhui-poeme.fr

    Ismène de Y. Ritsos au théâtre des Amandiers en décembre 2009

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