• Nikos Kavvadias : Marée * Μαρέα

    Nikos Kavvadias : Marée * Μαρέα

     

    Marée

     

    Aldébaran cherche dans l'eau à Sumatra

    le vieux compas menteur qui du chemin s'écarte.

    On voyait galoper sur les lignes des cartes

    les chevaux de Chagall au cirque de Seurat.

     

    Boussole sénile – ataxie locomotrice.

    Et ton ancien sifflet, de ton souffle imprégné.

    Dans la timonerie tous trois vous attendiez

    l'étoile que devait délier la pythonisse.

     

    Australes, boréales, étoiles en ribote

    épousant des comètes rouges, l'air fringant.

    Sodomites soutiers, natifs de Mazagan,

    jouant la fille de Ramsès à la belote.

     

    Notre Sirène en bois que tous nous adorions

    a plongé, respirant d'une façon cocasse.

    Elle nous a trahis, coincés dans les Sargasses

    à tout jamais, pour un noyé couvert d'horions.

     

    Mouettes dans la voilure – houle – poissons volants -

    mal de terre – l'anneau du noyé – le délire.

    Pour les marins, toujours, le voyage le pire

    a pour meneurs les perroquets de Magellan.

     

    Le chien du bord hume la houle qui expire,

    ton corps pressent la mer qui partout s'introduit.

    Nous, marins, poursuivons la lune chaque nuit,

    puis, dès le jour venu, voyageons pour de rire.

     

    Μαρέα

     

    Ο Αλτεμπαράν ψάχνει να βρει μες στα νερά

    το παλινώριο που τον γέλασε δυο κάρτες

    Στης προβολής να τρέχουν βλέπαμε τους χάρτες

    του Chagall άλογα τσίρκο του Seurat

     

    Πυξίδα γέρικη ataxie locomotrice

    και στοιχειωμένη από τα χείλια σου σφυρίχτρα

    Στην κόντρα γέφυρα προσμένατε κι οι τρεις

    να λύσει τ' άστρο του Αλμποράν η χαρτορίχτρα

     

    Της τραμουντάνας τ' άστρο, τ' άστρα του Νοτιά

    παντρεύονται με πορφυρόχρωμους κομήτες

    Του Mazagan οι θερμαστές οι Σοδομίτες

    παίξαν του Σέσωστρη την κόρη στα χαρτιά

     

    Η ξύλινη που όλοι αγαπήσαμε Γοργόνα

    καθώς βουτά παίρνει παράξενες ανάσες

    Προτού κολλήσουμε για πάντα στις Σαργάσσες

    μας πρόδωσε μ' ένα πνιγμένο του Νορόνα

     

    Πουλιά στα ξάρτια καραντί στεργιανή ζάλη

    χελιδονόψαρα πνιγμένου δαχτυλίδι

    Του ναυτικού το δυσκολότερο ταξίδι

    το κυβερνάν του Μαγγελάνου οι παπαγάλοι

     

    Η καραβίσια σκύλα οσμίζεται ρεστία

    και το κορμί σου το νερό που θα καλάρει

    Τη νύχτα οι ναύτες κυνηγάνε το φεγγάρι

    και την ημέρα ταξιδεύουνε στ' αστεία.

                                                                                  

    Traduction de Michel Volkovitch
    in Anthologie de la poésie grecque
    contemporaine
    , Gallimard, 2007.

      Νίκος Καββαδίας, συλλογή Πούσι, 1947.    

     

    Le poème a été mis en musique par Thanos Mikroutsikos, il est interprété par Yannis Koutras (à droite à l'écran) et Christos Thivaios. Thanos Mikroutsikos est au piano (émission de télévision "stin ygeia mas" : "à la nôtre"):

     

    Video : zwertybnm

     

    Chagall-le-cirque-bleu.JPG Chagall : Le cirque bleu

     

    Painting at the top of the article/Tableau en haut de l'article :
                                                                              Λουκάς Γεραλής, Θαλασσογραφία
                                                                             
    Loukas Gheralis, Paysage marin
     

     

    Liens / Links : 3kavvadias.jpg Nikos Kavvadias

    Biographie de l'auteur sur Wikipedia

    Blog Καλώδια: Lire Kavvadias en grec.

    Site du traducteur (et poète) M. Volkovitch

    Blog sur Nikos Kavvadias (en grec)

    Blog de France 3

    Sur Kavvadias (projethomère.com)

    Sur ce blog :

    Autres poèmes de Nikos Kavvadias

    Un couteau * ένα μαχαίρι

    Marabout

     

     

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  • Commentaires

    1
    Jeudi 10 Juin 2010 à 22:09
    Dornac

    Où est la clarinette ?

    Apparemment c'est le musicien au synthétiseur qui souffle dans un micro et tape sur son clavier... l'imitation est confondante (et peut-être moins fatigante que la vraie clarinette).

    Si vous en savez plus, n'hésitez pas à commenter...

    2
    Lundi 4 Avril 2011 à 21:38
    Dornac

    J'ai perdu le do... de cette clarinette.

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