• Malamas en concert * Malamas in concert

    Malamas en concert * Malamas in concert

    Socratis Malamas nous secoue et nous berce. Le velours dans la voix, le regard caressant, le sourire enjôleur et une juste distance enveloppante.

     

    J'ai vu trois fois Socratis Malamas en concert : à Nestorio (festival River's party), à Ierapetra et à Nafplio. À chaque fois j'ai découvert quelque chose de nouveau de l'homme à la voix profonde, sensuelle, très très mâle (et un frisson fait onduler la colonne vertébrale féminine au son de sa voix).

    Le rock doux de Malamas se mélange au folk et aux musiques  traditionnelles grecques.

     

    I have seen Socratis Malamas in concert three times : at Nestorio (River festival's party), Ierapetra and Nafplio. Every time I found something new in the man with his deep and sensual voice, very very male (and a shiver makes rippling the female spine with the sound of his voice).

    The soft rock of Malamas mixes the folk and the traditional Greek music.

               

    Malamas en concert * Malamas in concert

    Marina Dakanali et Socratis Malamas (photos internet)

     

    À Nestorio (en 2010), il était face à un public majoritairement jeune et fou, venu voir une foule d'artistes et attendant dans la même soirée un roi du rock grec, Vassilis Papaconstantinou.
    C'était la première fois que je le voyais. On aurait dit qu'il était seul sur scène, au fond, perdu, avec sa guitare, avec une vague absence dans le regard, de légers hochements de la tête et une manière de cligner les yeux qui me rappelaient Brassens quand il chantait. Il rendait la foule délirante... mais comment ? Il ne bouge pas ou peu sur scène, il tonne ses chansons avec parfois de la retenue, et en face, le public est en délire. Comment ?
    C'est là que m'est apparu le Mystère Malamas.

    Sa voix est un tendre tonnerre comme sa musique, à la fois sensuelle et vive, orientale et rock.
    Ses mélodies sont très belles et portent bien ses textes, c'est à l'intelligence des Grecs qu'il s'adresse... et ça les met en transe. Ça devient un Mystère grec, alors, si le public aime qu'on s'adresse à son intelligence !

    À Nestorio, au bout d'une heure et demie, il a dû céder la place à Vassilis avec qui le public devait terminer la soirée.

      

    At Nestorio (in 2010), he was facing a majority of young and crazy public, who came to see plenty of artists and expecting in the same evening to see a Greek king of rock, Vassilis Papaconstantinou.
    That was the first time I saw him. He seemed alone on the stage, at the bottom, lost, with his guitar, with a vague absence in the look, light nods and a way of blinking eyes that reminded me of Brassens when he was singing. He drived mad the crowd... but how ? He does not move (or a bit) on stage, he tonnes songs with a little restraint, and in front of him, the public goes wild. How ?
    This is where the Mystery of Malamas occurred to me.

    His voice is a tender thunder, like his music, both sensual and lively, oriental and rock.
    His beautiful melodies are carrying so well his texts, he is speaking to the intelligence of the Greeks... and they go into a trance because of that. It becomes a Greek Mystery, then, if the public likes someone to talk to his intelligence!

    At Nestorio, after one hour and a half, he was obliged to go and let sing Vassilis with whom the public would finish the evening.

                                                    

    ►  Τσιγάρο ατέλειωτο (Tsigaro atelioto, interminable cigarette, cigarette without end - paroles de Yorgos Athanasopoulos, musique de Socratis Malamas) :

     


    Video : Bayern7

     

    À Ierapetra (2011) en Crète, je l'ai vu en concert intégral. Comme scande la foule à partir d'une certaine heure « Vassilis nous vivons pour t'écouter », pour Malamas le slogan est « Socratis nous t'écoutons la nuit entière jusqu'en matinée », ou quelque chose de ce genre. À Ierapétra, Malamas n'a pas démenti le slogan puisqu'il est resté en rappel assez longtemps. Ses musiciens s'éclipsaient les uns après les autres discrètement, j'ai même cru que les éclairagistes commençaient à plier bagage, tout comme le reste de l'équipe. Socratis était toujours là, seul sur scène à chanter avec sa guitare. Et tout à coup il s'est arrêté et il est parti. Ça m'a un peu rassurée car la grecque qui m'avait proposé de me raccompagner à la ville (le concert était à 25 km de Ierapetra) continuait d'allonger les verres de raki. Nous étions avec une australienne qui est littéralement tombée amoureuse du chanteur, il s'en est aperçu, d'ailleurs. Elle ne comprenait pas le grec. Je lui traduisais de temps en temps ce que je comprenais.

    J'étais arrivée en stop au concert, des Italiens m'avaient prise et déposée, je les avais incité à venir. Ils ne savaient pas, ils devaient aller chercher leur fils, ça les intéressaient vivement, peut-être qu'ils reviendraient. Mais je ne les ai pas revus.
    J'étais arrivée dans les premiers, peut-être la troisième, ou la première car les personnes qui étaient là pouvaient être de l'équipe. Et puis j'ai vu un petit bonhomme assez beau – le genre peintre en bâtiment avec un t-shirt plus ou moins propre qui dégringolait paresseusement de ses épaules – s'approcher de moi comme pour me demander une cigarette avec un vague sourire. Mais, mais... mais c'est lui !

    Il s'est éloigné et a pris sa voiture (qui rappelle par certains aspects celle de Colombo). Il a dû la garer quelque part, ailleurs.

    Simple et sans fausse modestie.
    C'est fou le bien que ça fait de voir des hommes simples, beaux, qui vous offrent des bijoux musicaux dans un petit panier. La musique ne brille pas, elle émane. Le magnétisme de Socratis Malamas est d'autant plus puissant qu'il s'accompagne de quelques piliers d'humanité solides dans ses textes. Ce n'est pas juste de la distraction, ni de la démonstration. Socratis Malamas, ce n'est pas « je veux », c'est « je suis ».
    Il y a à peu près toutes les couleurs des émotions dans ses chansons, de la révolte à la mélancolie.

     

    At Ierapetra (2011) in Crete, I saw a full concert. As the crowd chants sometimes "Vassilis we live to listen to you," to Malamas, the slogan is "Socratis we're listening to you the whole night until the morning," or something like that. In Ierapetra, Malamas didn't deny the slogan as he remained long enough at the end of the show. His musicians went away one by one quietly, I even thought that the lighting started to pack, just like the rest of the team. Socratis was still there, alone on stage singing with his guitar. Suddenly he stopped and left. I felt somewhat relieved because the Greek girl I had to go back with by car in the city (the concert was 25 km from Ierapetra and she proposed me to take me with her) was still swallowing down glasses of raki. We were there with an Australian who totally fell in love with the singer, I think he noticed it, too. She did not understand Greek. I translated it from time to time what I understood.

    I had arrived at the concert Hitchhiking, a couple of Italians had taken me and drived me to the entrance, I enlived them to come at the concert. They did not know, they had to pick up their son, it sounded very interesting for them, maybe they would come back. But I didn't see them again.
    I arrived at the concert amongs the firsts, maybe the third, or the first because the people who were there could have been in the team. And then I saw a little handsome man - the house painter type with a rather cleaned shirt that tumbled lazily over his shoulder - approaching me as if to ask me a cigarette with a vague smile. But, but ... but it's him!
    He walked away and took his car (which reminded in some ways the one of Colombo). He would park it somewhere else.

    Simple and not pretending to be humble.
    It's crazy how good it is to see simple people, beautiful, which offer musical jewelry in a small basket. The music doesn't shine, it emanates. The magnetism of Socratis Malamas is as powerful as it is accompanied by some solid pillars of humanity in his texts. It's not just the distraction, or the demonstration. Socratis Malamas is not "I want", he is "I am."
    There are almost all the colours of the emotions in his songs, from the riot to the melancholy.

                                                                                             

     ►  Ο κήπος (O kipos, Le Jardin, The Garden - paroles et musique de Socratis Malamas) :

     


    Video : avinishri
    Socratis Malamas (chant et guitare), Kyriakos Tapakis (laouto), Fotis Siotas (violon).

     

    À Nafplio, c'était l'année dernière. 2013.
    Socratis avait les yeux braqués sur la citadelle qui trônait au-dessus de nous, la foule, tout en haut sous les étoiles. Faut dire qu'elle était belle, illuminée d'or.
    Sur les côtés, les pins se découpaient dans la lumière couleur changeante des projecteurs et entourant les musiciens.

              

    In Nafplio, it was last year. 2013.
    Socratis' eyes stared the citadel enthroned above us, the crowd, at the top, under the stars. I must say it was beautiful, in a golden light.
    On the sides, the pines stood out in the changing colour spotlight surrounding the musicians.

     

    Malamas en concert * Malamas in concert

    photo personnelle

     

    Nous étions nombreux, juste au-dessus de la plage d'Arvaniti où nous nous étions baignés dans la journée avant le concert. Nous aussi nous avions passé notre temps à regarder la citadelle, allongés en flottant sur l'eau, n'entendant plus que notre respiration, les oreilles bouchées par l'eau, bercés – floc... floc – bercés.

      

    We were many people, just above the Arvaniti beach where we had bathed in the day before the concert. And we also had spent our time watching the citadel, elongated floating on the water, earing only our breathing, ears clogged with water, rocked - splat ... splat - rocked.

     

    Malamas en concert * Malamas in concert

    photo personnelle

     

    Et le soir, pour terminer une belle journée de merveilles, un concert, une voix. Des voix... car il y avait aussi Marina Dakanali et Fotis Siotas ! Marina Dakanali nous prend par la nuque avec sa voix douce et haute, légère, souriante. Fotis Siotas vibre dans son coin à l'ombre avec son violon. Je me souviens de l'émoi créé par Fotis Siotas quand il a chanté « san micro paidi », d'habitude c'est avec Thanassis.

     

    And in the evening, to end a great day of wonders, a concert, a voice. Voices ... because there were also Marina Dakanali and Fotis Siotas ! Marina Dakanali takes us by the neck like cats with her soft and high voice, light, slightly smiling. Fotis Siotas vibrates in his shady corner with his violin. I remember the emotion created by Fotis Siotas when he sang "san micro paidi," usually it's with Thanassis.

                             

     Malamas en concert * Malamas in concert
                                                                                                     Fotis Siotas et Marina Dakanali  (photo personnelle) 

     

    Je me souviens de la force avec laquelle Socratis Malamas a terminé le concert, il était hors de lui, ça m'a surprise. C'était du super-rock-Socratis ! Il était comme fou sur scène, agité sur sa guitare, chantant fort, les veines du cou gonflées... je ne l'avais jamais vu comme ça. La foule suivait, bien sûr et je me souviens des mots révolutionnaires qu'elle a scandés.

     

    I remember how strongly Socratis Malamas ended the concert, he was out of himself, it surprised me. It was super-rock-Socratis ! He was like a madman on stage, excited on his guitar, singing loudly, with the veins of his neck inflating ... I'd never seen him like this. The crowd followed, of course, and I remember the revolutionary words it chanted.

                                     

     ► Το γράμμα (To gramma, la lettre, the letter -paroles et musique de Socratis Malamas) :

     

     
    Video : avinishri

    Concert 2006 avec A. Ioannidis et H. Alexiou

     

    Et puis, à chacun de ses concerts, il y a toujours un silène en oscillation qui vient sur la scène. À chaque fois, le coco a un physique opposé à celui de la vedette, très souvent, donc, il est grand, chauve, gras et arrive près du chanteur, soit en rampant – le bide suivant péniblement ses élans affectifs – , soit en titubant. Il s'approche du chanteur, ou reste sur la scène de côté en piétinant, tournant, et vociférant. Ça peut aussi se terminer en courte bagarre dans la foule. Socratis Malamas esquive avec le sourire et une discrète fermeté en disant deux ou trois mots à l'olibrius qui, à chaque fois, s'éloigne soudainement comme tiré par une hypnose quelconque hors de la scène.

    Hombre !

                

    And at each of his concerts, there is always an oscillating silene that comes on the scene. Each time, the dude has physically the opposite type of the star, so, he is often tall, bald, fat and gets near the singer crawling - the belly following his emotional outbursts painfully - or staggering. He approaches the singer, or remain on the scene aside stomping, turning on himself and shouting. It can also end in a short fight in the crowd. Socratis Malamas dodges with a smile and a quiet firmness by saying a few words to the beast who, each time, suddenly get away as if a hypnosis took him offstage.

    Hombre !

                                                               Χρόνια Πολλά !     (pourvu que ça dure)                                                         

     

    Liens / Links

    Forum sur Malamas

    Blog grec (texte en anglais) greek songs stories avec une biographie du chanteur

    Socratis Malamas, english biography on wikipedia

    Article sur son récent concert  aux côtés de Thanassis Papaconstantinou et Alkinoos Ioannidis (entre autres) contre l'extraction d'or à Ierissos (Chalcidique).

              infos sur les mines d'or en Grèce : Naomi Klein (article en anglais sur l'extraction d'or à Skouries), facebook (contre l'extraction -en grec), La Tribune (mines d'or en Grèce), Agir contre la pollution au cyanure des mines d'orOkeanews sur la journée contre les extractions en Chalcidique (2013),  Le Figaro, antigoldgr.frLes événements graves de répressions sur les sites (pdf), un film militant (2007).

    Malamas sur ce blog :

    *Malamas, l'indien

    *Socratis Malamas : À la Grèce 

    *Malamas chante Alexiou * Ξημερώνει

    *Malamas, Ioannidis, Alexiou : concert

    *Malamas : Cadeau du monde

    *Monemvassia * Μονεμβασία

    *L'Albatros, Baudelaire chanté en grec

    *Constantin Cavafis : Décembre 1903

    *4 chansons grecques sur les femmes

    *Les chanteurs grecs (1)

    *Rien n'est jamais perdu

    *Sortir des Enfers (Τα παξιμάδια)

    *Thanassis Papaconstantinou: Tiresias

     

    « Nikos Gatsos : Élégie (extrait) * ΕλεγείοMagna Grecia : Les Pouilles * Apulia, Puglia, Απουλία »
    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks Pin It

  • Commentaires

    1
    Lundi 29 Septembre 2014 à 17:53

    Beaucoup d'artistes Grecs ont cette simplicité et cet abord naturel.

    2
    Lundi 29 Septembre 2014 à 19:24

    Oui, ce n'est pas le seul c'est vrai.

    3
    Lundi 29 Septembre 2014 à 19:26

    Dis donc Liza, heureusement que tu mets des commentaires parce que vraiment, sur la toile, je n'intéresse personne. Donc, tes commentaires me remontent le moral. Merci.

    4
    Mardi 30 Septembre 2014 à 14:01

    Beuh non, ce n'est pas parce qu'on ne laisse pas de message qu'on ne te lit pas :-) Mais ce n'est pas toujours facile de trouver un commentaire pertinent autre "génial", "super", "j'adore", tu sais, le genre de trucs stupides qui ne servent à rien... on te lit, on aime ce que tu fais, moi j'ai appris plein de choses sur ton blog, surtout au niveau musique, donc continue ! cool

    5
    Mercredi 1er Octobre 2014 à 19:16

    Merci. arf

    6
    merégée
    Mercredi 1er Octobre 2014 à 23:53

    Rassurez-vous : nous vous lisons et Socratis Malamas, je ne le connaissais pas et c'est une belle découverte.

    Plus de disquaire à l'aéroport d’Athènes et  ceux de l'ile ont disparus..... Donc merci !!!

    Moi j'ai eu la chance d'entendre entre autre Vamvakaris toute une nuit sur un bateau , mais j'étais trop jeune pour réaliser .....

    7
    Jeudi 2 Octobre 2014 à 19:12

    Merci.

    Vous avez quand même gardé le souvenir de Vamvakaris !

    De quelle île parlez-vous ?

    8
    aleka
    Lundi 13 Octobre 2014 à 06:33

    Pou eisaste;

    J'espère que tout va bien.

     

    9
    Lundi 13 Octobre 2014 à 23:29

    Geia sou Aleka !

    Eimai edo. Alla douleuo. Den exo chrono, matia mou, den exo chrono !

    (Je suis ici. Mais je travaille. Je n'ai pas le temps+ référence à une chanson de Sotiria Leonardou)

    Euxaristo Aleka ! (merci Aleka)

    10
    aleka
    Jeudi 16 Octobre 2014 à 06:45

    je comprends et suis heureuse que tt aille bien

    en attendant les prochaines pépites de le journée 

    merci pour toutes les beautés que vs ns envoyez

    plein de bonnes choses à vous

    11
    Jeudi 16 Octobre 2014 à 22:36

    Merci à vous, ça me touche beaucoup.

    12
    FANNY
    Vendredi 31 Octobre 2014 à 20:37

    Meme si je ne laisse pas toujours de commentaires je t'assure que je lis tous tes articles avec interet et souvent je les transmets a mes amis dans les 4 coins du monde !!!!!!!!!!!!!!!!


    Je suis la et t'envoie des bisous


     


    FANNY ♥♥♥

    13
    Vendredi 31 Octobre 2014 à 21:28

    Merci beaucoup Fanny, c'est gentil.

    sarcastic

    Je vais tâcher de faire plus souvent mon blog, j'ai du mal en ce moment, en plus j'ai eu des pannes d'ordinateur et de connexion...

     

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :